sur un titre de propriété. Par ce fait, la possession nous apparaît comme n’impliquant pas forcément la propriété. Il est à remarquer cependant que la possession prolongée assez longtemps peut faire acquérir, à celui qui la détient, la propriété. Il y a prescription en faveur du détenteur.
Par ailleurs, il arrive que la propriété et l’usager sont confondus dans la possession. La possession légale et définitive constitue la propriété. Toute possession légale est un droit. La possession du sol par les individus est nécessaire tant que la société générale ignore la cause de la puissance économique de quelques-uns, mais cette propriété individuelle disparaîtra quand la société saura et voudra le bien public généralisé. L’ordre, vie des sociétés, l’exige et la nécessité sociale l’imposera. Au figuré, être en possession signifie avoir la liberté de dire, le droit de faire, etc… Au pluriel, possessions signifie des fonds de terre, de colonies possédés par les Etats, les collectivités et même par des particuliers. — E. S.
POTENTIEL (adjectif et nom). Au point de vue grammatical, l’adjectif potentiel désigne seulement la possibilité de l’action ; au point de vue philosophique, il convient à ce qui n’est qu’en puissance ; au point de vue médical, il s’applique à ce qui exige un certain temps avant de manifester son action. Mais c’est à sa signification physique que l’on s’arrête le plus souvent. Et d’abord, on oppose l’énergie potentielle à l’énergie cinétique ou actuelle. Cette énergie potentielle correspond au travail qu’accompliraient les forces intérieures d’un corps, si elles engendraient une action effectivement réalisée. Seules ses variations sont bien déterminées ; et, comme toutes les formes d’énergies, elle ne saurait augmenter spontanément, elle ne peut que diminuer. Si elle augmente, cet accroissement est compensé par la diminution d’une autre forme d’énergie. Le contrepoids d’une horloge possède, quand il est remonté, une énergie potentielle qu’il perdra pendant sa descente. Un ressort enroulé pourra de même produire un travail grâce à l’énergie que sa déformation lui confère. Un réservoir d’essence que l’on fera exploser avec de l’air, au moment voulu, constitue aussi une provision d’énergie potentielle. On pourrait multiplier les exemples. Mais c’est en matière d’électricité que le terme potentiel acquiert une importance particulièrement considérable : il cesse alors d’être employé comme adjectif pour devenir un nom. Si l’on compare un courant électrique à une chute d’eau, son intensité répondra au débit de la chute, son potentiel à la hauteur de cette même chute. D’une façon plus précise, on peut dire que la différence de potentiel entre deux conducteurs est l’équivalent de la différence de niveau entre deux réservoirs d’eau. Quand on met en rapport deux conducteurs chargés d’électricité de même nom, ils sont dits de potentiel semblable, lorsqu’aucune quantité d’électricité ne passe de l’un sur l’autre ; dans le cas contraire, ils sont dits de potentiel différent. C’est en volts que se comptent les différences de potentiel, et l’on appelle voltmètres les appareils qui permettent d’en effectuer la mesure. Mais ce qu’on mesure et calcule c’est seulement une différence de potentiel. Dans un conducteur traversé par un courant, le potentiel prend d’ailleurs une valeur invariable et diminue d’un point à un autre, dans le sens du courant, depuis la valeur la plus élevée qui règne à l’une des extrémités du conducteur jusqu’à la valeur la plus basse qui règne à l’autre. Conformément à la fameuse loi d’Ohm, la chute de potentiel le long d’un conducteur, dans lequel le courant ne produit pas autre chose qu’un dégagement de chaleur, est proportionnelle à l’intensité du courant et à la résistance ; l’unité de différence de potentiel ou volt est la différence de potentiel existant entre les extrémités d’un conducteur,
POUVOIR n. m. Ensemble des personnes qui exercent l’autorité politique. Droit ou puissance de commander. Autorité d’une personne sur d’autres personnes.
Théoriquement, le Pouvoir procède d’un contrat passé entre les citoyens et les gouvernants, ceux-là ayant délégué à ceux-ci tout « pouvoir » d’agir en leur lieu et place, de légiférer et de faire exécuter les lois au profit de tous. Toutefois, ce « pouvoir » a eu, à son origine, une autre expression que la volonté de tous. Il fut d’abord : la raison du plus fort. Le guerrier le mieux armé, le plus fort et le plus heureux, soumit à sa volonté les autres membres de la tribu. Législateur et exécuteur