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Page:Faure - Encyclopédie anarchiste, tome 4.1.djvu/90

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sa propre éclipse, qui a toujours lieu au moment de la pleine Lune, quand elle entre dans la zone d’ombre de la Terre, et est visible au même instant physique dans tous les pays où elle se trouve au-dessus de l’horizon, et l’éclipse du Soleil qui se produit toujours à la nouvelle Lune, quand notre satellite s’interpose entre la Terre et l’astre du jour. L’éclipse totale de la Lune peut durer deux heures, l’éclipse totale du soleil ne dépasse guère 5 à 6 minutes.

Mars. — Nous voici à la planète Mars, célèbre, pour nous autres humains, par les flots d’encre que nous avons versés sur les habitants présents ou absents et sur la surface de laquelle nous avons absolument voulu voir, suggestionnés par Schiaparelli, des « canaux », sorte de travaux d’irrigation pour faire profiter les plaines de cette planète, où l’eau se ferait rare, de la fonte des neiges, constatées au printemps, de ses régions polaires.

À ce désir et rêve des chercheurs scientifiques qui, depuis Galilée jusqu’à Flammarion, ont fouillé le sol de chars dans toutes les directions par le télescope et l’analyse spectrale, afin de trouver des traces palpables de vie, l’uranographie de chars, notre sosie en miniature, répond :

Mars, la planète rouge-jaunâtre, vogue sur son orbite elliptique, longue de 1.400.000.000 de kilomètres avec une vitesse de 23 kilomètres 850 mètres par seconde, et met un an 327 jours pour accomplir sa révolution en tournant autour de son axe en 24 heures, 37 minutes, 23 secondes.

L’année de Mars est conséquemment égale à un an 322 jours, soit 687 jours terrestres — 668 2/3 jours martiens et son jour a 24 heures, 37 minutes, 23 secondes.

A sa distance moyenne, Mars est à 225.400.000 kilomètres du Soleil. De la Terre, la distance de Mars varie dans le rapport de 1 à 7, de sorte que son diamètre apparent peut aller de 4° à 30° quand l’opposition arrive vers l’aphélie de la Terre et le périhélie de Mars. Lorsque l’opposition arrive au moment du périhélie de Mars, cette planète passe à sa plus grande proximité possible de la Terre, soit à 56 millions de kilomètres. La Terre et Mars tournent dans le même sens, ne se rencontrent d’un même côté du Soleil qu’après 2 ans et 2 mois et se trouvent à leur plus grande proximité tous les 15 ans un quart. Leur prochaine distance minima aura lieu en 1938.

Le diamètre et la périphérie de Mars ne dépassent guère la moitié de ceux de la Terre et leur longueur respective est de 6.753 et 21.200 kilomètres. La superficie de l’astre est de 143.163.600 kilomètres carrés, ce qui fait un peu plus que la quatrième partie de celle du globe terrestre. Le volume de notre voisine est 6 fois et demie plus petit et son poids 9 fois et demie plus léger que le nôtre. Etant 6 fois et demie plus petit que la Terre, en volume, Mars se trouve être 7 fois et demie plus gros que la Lune et 3 fois plus gros que Mercure.

La densité des matériaux constitutifs de cette planète est égale aux 71/100 de la densité moyenne de notre Terre et la pesanteur à sa surface est presque 3 fois, 0, 374, plus faible qu’ici, ce qui veut dire que 100 kilos transportés sur Mars n’y pèseraient que 37 kilos.

Nos connaissances à l’égard de Mars ne se bornent pas à son uranographie. Le télescope et l’analyse spectrale, découvert par Kirchhof et Frauenhofer, en 1860, nous ont permis d’acquérir des notions positives sur son atmosphère, ses climats, ses saisons, sa géographie.

La présence de nuages, très rares il est vrai, et de glace et de neige, qui recouvrent ses pôles, en augmentant ou en diminuant d’extension, selon qu’il fait hiver ou été sur la région circumpolaire que nous observons, attestent suffisamment l’existence d’une atmosphère.

Huggins a prouvé, à l’aide du spectroscope, la pré-

sence de vapeurs d’eau. Il a constaté que le spectre de Mars est coupé dans sa zone orangé par un groupe de raies noires qui coïncident avec les lignes qui appartiennent, dans le spectre solaire, au coucher du Soleil, quand la lumière de cet astre traverse les couches les plus denses de notre atmosphère. Si ces raies étaient causées par l’atmosphère terrestre, elles auraient dû également se montrer dans le spectre lunaire comme dans celui de Mars. Or, elles n’y sont pas perceptibles, ce qui prouve que celle du spectre martien appartiennent à l’atmosphère de Mars et que cette dernière est comme la nôtre, quoique un peu moins, chargée de vapeurs d’eau.

La surface de Mars est presque aux 3/4 composée de terres et à 1/4 de mers, contrairement à notre Terre, où cette proportion est renversée. Les montagnes sur notre voisine sont bien moins hautes qu’ici et les mers bien moins profondes que nos océans, ce que paraît indiquer leur couleur claire.

Enfin, l’obliquité de l’elliptique étant sur Mars de 24° 52’— ici 23° 27’ — il en résulte que les saisons martiennes sont de même nature que les nôtres, quoique presque deux fois plus longues, comme le montre, pour l’hémisphère nord des deux planètes, le tableau suivant :

Sur La Terre
Printemps 93 jours terrestres
Eté 93 — —
Automne 90 — —
Hiver 89 — —
Sur Mars
Printemps 191 jours martiens
Eté 181 — —
Automne 149 — —
Hiver 147 — —

Il y a, sur Mars, comme sur notre Terre, trois zones : la torride, la tempérée et la glaciale, qui s’étendent respectivement de l’équateur à 24° 52 et de cette latitude jusqu’à 65.8 et de là aux pôles.

Ainsi, la longueur des jours et des nuits, leurs variations, selon le cours de l’année, leurs différences, selon les latitudes, sont autant de phénomènes semblables sur les deux planètes. La différence entre elles n’est notable qu’en ce qui concerne la lumière et la chaleur solaire, qui sont deux fois moins intenses sur Mars qu’ici, le diamètre apparent du Soleil étant, vu de Mars, 21°, de la Terre, 32° 3.

Ajoutons encore qu’au lieu d’un satellite, comme la Terre, Mars en a deux : Deimos qui effectue sa révolution en 30 heures 17° 54 » et Phobos en 7 heures 39° 15 », à des distances respectives de 20.325 et 6.055 kilomètres de la surface martienne.

Voilà à peu près l’essentiel de ce que nous savons de Mars. Naturellement, nous ne pouvons pas non plus affirmer que Mars soit actuellement habité par des êtres conscients et intelligents. Mais, pour nous, la question ne se pose pas ainsi : « La pluralité des mondes habités étant depuis longtemps mathématiquement tranchée par l’affirmative. » La seule question qui se pose encore pour nous est de savoir si les planètes d’un même système peuvent être simultanément habités par des « humanités évoluées », étant donné les millions d’années qui séparent probablement leurs naissances.

Les petites planètes. — La formation d’une grosse planète entre Mars et Jupiter a dû être empêchée par le voisinage du monde jovien dont l’attraction puissante, après avoir brisé l’anneau primitif en voie de devenir un globe, a mis ensuite obstacle à la réunion de toutes ces parcelles par les perturbations constantes qu’il exerce sur elles.

Dans cette zone du ciel, les mille petites planètes réu-