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Dans les moteurs dont il vient d’être question, le diaphragme ou l’anche doit se trouver dans un champ, uniforme que les oscillations à transformer en sons déforment asymétriquement. Faute de cette précaution, il se produirait un effet de doublage de fréquence et le diaphragme ou l’anche vibrerait à l’octave supérieure de la fréquence d’attaque. Ce champ uniforme est créé par un aimant permanent dont l’intensité d’aimantation varie suivant les modèles.

Un réglage de l’entrefer, c’est-à-dire de la distance entre les pièces polaires et le diaphragme ou l’anche, est très utile dans ces haut-parleurs. Plus cet entrefer est réduit, meilleures sont la sensibilité et la puissance du haut-parleur. Mais, ici comme dans le cas d’un écouteur ordinaire, il ne faut pas que le diaphragme touche les pièces polaires, il en résulterait une déformation considérable des sons, le fameux bruit de « casserole ». L’entrefer sera donc réglé de telle façon que, pour une intensité donnée de réception, intensité dépendant de la station d’émission et de la puissance de l’amplificateur utilisé, le diaphragme ou ce qui en tient lieu ne vienne jamais en contact avec les pièces polaires des électro-aimant. Le réglage des entrefers devrait s’effectuer ainsi sur chaque audition.

Un perfectionnement des moteurs simples, mais un peu primitifs, qui précèdent, est constitué par le moteur à deux pôles qui est basé sur le principe du relai polarisé. Dans ce moteur, on règle la position d’équilibre de l’anche de telle manière qu’elle coïncide avec le plan équidistant des pièces polaires.

Un dispositif plus récent encore est celui du moteur à quatre pôles où chaque groupe de deux pôles agit en sens contraire sur l’anche. Le point fixe de l’anche se trouve à son centre de gravité.

Moteurs à deux pôles et moteurs à quatre pôles ne présentent pas en général de réglage de l’entrefer. Cet entrefer est réglé une fois pour toutes par le constructeur.

En général les dispositifs à moteurs électromagnétiques sont de bon rendement. Leur sensibilité est assez poussée pour qu’ils puissent être dans certains cas montés immédiatement à la sortie d’une détectrice à réaction opérant sur’des potentiels haute fréquence suffisamment élevés.

Malheureusement le moteur électromagnétique présente, dans son principe, une cause de distorsion et une cause de reproduction médiocre des fréquences acoustiques basses si nécessaires à la fidélité des auditions.

En effet, au cours de ses vibrations, l’anche se rapproche et s’éloigne des pièces polaires ; l’action magnétique de ces pièces n’est donc pas uniforme puisque, comme le montre la loi de Coulomb, cette action est inversement proportionnelle au carré de la distance ; l’action antagoniste de cette action magnétique est produite par un ressort qui crée une « force de rappel » inversement proportionnelle à la distance. De l’inégalité algébrique de degré des deux forces en présence, résulte une inégalité entre les vibrations électriques lancées dans les enroulements et les vibrations mécaniques du diaphragme ou de l’anche, d’où distorsion et introduction d’harmoniques. On peut remédier à ce défaut par des artifices de résonance acoustique.

D’autre part, pour que la sensibilité soit bonne, l’espace dans lequel se meut l’anche d’un haut parleur électromagnétique, entrefer, est rendu aussi petit que possible ; le ressort de rappel est très tendu, afin que les vibrations de grande amplitude de l’anche n’amènent pas cette anche en contact avec les pièces polaires, contact qui produirait des bruits désastreux. Les notes basses, correspondent justement à des vibrations d’amplitude relativement importante, on s’explique que ces notes soient mal reproduites par les hauts parleurs électromagnétiques.

Le moteur électrodynamique est constitué par une

bobine mobile dans un champ permanent de forte intensité, créé par un puissant électro-aimant excité en continu ou en alternatif redressé et filtré. Le courant téléphonique à transformer en sons est lancé dans une bobine mobile qui est solidaire d’un cône, en carton ou en étoffe bakélisée, à bords guidés, chargé de communiquer les vibrations à l’air environnant. Comme la bobine mobile est le plus souvent de faible résistance, il est nécessaire de la coupler au dernier circuit plaque de l’amplificateur par un transformateur abaisseur convenablement calculé. Ce transformateur est généralement compris dans le châssis du haut-parleur.

Ici l’entrefer reste absolument constant, la bobine mobile peut effectuer parallèlement à son axe des déplacements très importants : les notes basses sont reproduites avec une fidélité absolue. L’équipage étant d’autre part très léger, les notes élevées sont également respectées. Du fait de la faiblesse des champs produits dans la bobine mobile par les courants de sortie de l’amplificateur dont on dispose, le haut-parleur électrodynamique n’est pas très sensible. Il exige pour fonctionner normalement des puissances modulées considérables, de l’ordre du watt au moins. Pour loger la bobine mobile il faut un entrefer relativement important, comme d’autre part, la faiblesse des champs fournis par la bobine mobile oblige à disposer d’un champ permanent considérable, il faut créer ce champ avec un électro-aimant alimenté par une source locale, alternatif redressé et filtré par exemple ; c’est cet électro-aimant que l’on appelle l’excitation du haut-parleur électrodynamique. La nécessité de cette excitation en continu, contribue à compliquer l’emploi de ces hauts parleurs, aussi a-t-on proposé des électrodynamiques dans lesquels le champ magnétique est créé par un puissant aimant permanent. Les défauts de ces électrodynamiques à aimant sont leur poids (pour être puissant l’aimant doit être volumineux) et la tendance à se désaimanter, désaimantation lente, mais néanmoins sensible.

Le haut-parleur électrodynamique est l’appareil fidèle par excellence. Il procure des auditions très puissantes qui donnent l’illusion de la présence réelle des artistes et des orchestres, but recherché de tous les fervents de bonnes reproductions. Son défaut est la complication d’attaque, d’amplifications, et d’emploi, et son excitation spéciale.

La radiophonie, à sa naissance, a été saluée d’enthousiasme par tous ceux qui ont à cœur la libération des individus, libération de l’ignorance aussi bien scientifique que politique. À côté des magnifiques concerts qui tous les jours sont servis à ceux qui veulent bien capter les ondes, on aurait aimé des discussions philosophiques ou politiques entre les leaders des différentes opinions. Le peuple aurait pu choisir dans ce magnifique exposé public des idées celles qu’il préfère, auxquelles un souffle plus généreux lui fait sentir qu’elles approchent plus que les autres de la vérité. Par la volonté des gouvernants, la censure a été constituée, censure toujours dirigée vers les mêmes aspirations. Seules, la morale officielle, la doctrine politique qui encense les maîtres de l’heure ont droit de se faire entendre. La radio se présente actuellement, pour un esprit critique, indépendant, comme la plus magnifique entreprise de bourrage de crâne que peuvent posséder les gens du gouvernement. Comme ils sauraient, en cas de menace de conflit armé, par des discours enflammés, écoutés de tous les foyers, faire pencher les hésitants de leur côté, et fortifier la foi des patriotes attiédis. — Alexandre Laurant.


TÉLESCOPE n. m. (du grec télé, loin, et skopein, examiner). Le télescope est un instrument d’optique, fondé sur les propriétés des miroirs et servant à observer les astres du ciel. Avec la lunette astronomique, ils