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Page:Faydit de Terssac - À travers l’Inde en automobile.djvu/115

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À Travers l’Inde en Automobile

qu’ait vu l’Asie. L’herbe croît entre les pavés des grandes pentes d’allées que jadis le pas cadencé des cavaliers de la Cour faisait résonner ; des canons tournent leurs gueules cuivrées vers les portes que gardaient les soldats du Coran et le muezzin n’appelle plus à la prière du haut des minarets de « la mosquée de la Perle » où Akbar le Grand venait s’agenouiller devant Allah, le Grand des Grands.


Fort d’Agra.

Partout s’épanouissent encore les bouquets de fleurs précieuses qui tracent sur les colonnes et les cimaises, leurs lignes en émeraudes et en turquoises ; mais la voix du Prince qui rassemblait des ministres de toutes religions pour discuter devant lui de leur foi, n’éveille plus les échos des salles d’audience, et nul petit-fils, continuateur de sa force et de sa tolérance, n’occupe ce trône devant lequel tremblèrent 40 millions de sujets.

Dans les cours creusées de bassins roses où se baignaient les femmes, les lézards frileux se glissent entre les feuillages de pierres, plus de rires, plus de chants, plus d’amour ; plus rien, qu’une blancheur exquise de sol taillée dans le jaspe et le porphyre, vivifiée par les coupoles d’or et les miroirs des voûtes. Dans l’épaisseur des murs, se dissimulent les cachettes à bijoux, mais