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À Travers l’Inde en Automobile

L’air est léger, plein du parfum des myrtes et des chèvrefeuilles, qui poussent dans les sous-bois et mêlent leurs branches odorantes à la verdure de fougères sveltes et variées. Des vignes vierges, des plantes grimpantes font aux arbres séculaires une parure de jeunesse et de renouveau.

De robustes chênes, des rhododendrons d’une taille extraordinaire, des fleurs rouges rafraîchissent les yeux encore éblouis des brûlants paysages de la plaine ; le vent froid des neiges proches fait frissonner et une impression de villégiature pyrénéenne se dégage des maisons coquettes, disposées en arc immense sur les pentes de la montagne. L’illusion s’accentue en avançant vers le centre de la ville ; bâtiments officiels ; devantures de marchands européens, groupes de cavaliers, d’amazones, bandes d’enfants frais et roses qui jouent surveillés par des « miss » et des « nurses » anglaises, rien ne rappelle l’Inde torride, l’Inde indigène de Bénarès et d’Agra. Il faut un Maharadja qui passe, quelques femmes portant des fardeaux, le cou serré de colliers de turquoises, pour se souvenir qu’après tout l’on est en Asie, au cœur de l’Hymalaya, que la mousseline y est de mise à midi et le feu le soir dans les chambres.