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À Travers l’Inde en Automobile


22 OCTOBRE.


D’Amritsar à Lahore, c’est un joli trajet dans une belle campagne riche, irriguée par le canal de la Chenab.

Des fermes sont cachées dans les bosquets de tamaris et à l’entour s’étendent des champs verdoyants de cannes à sucre et de maïs.

De paisibles bœufs blancs font tourner des manèges qui amènent l’eau et la répandent à travers mille saignées de terrain.

À mi-route, un village aux allures de ville fortifiée se dresse sur un petit monticule, les maisons de briques s’incendient au coucher du soleil et une mousseline cramoisie, oubliée par une femme sur une terrasse, se glonfle et s’élève en l’air comme la flamme d’un brasier.

Ce village assez éloigné dans les terres s’appelle « Attari », me dit un pâtre, il surgit en une masse qui se profile longtemps à l’horizon et le feu de ses murailles embrasées, semble être attisé incessamment par une puissance occulte, cachée parmi les toitures plates des habitations.