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À Travers l’Inde en Automobile

ne reste plus qu’à l’attendre. Nous nous mettons à l’affût sur une chaussée de briques effritées qui traversent le lit boueux ; les indigènes haletants, se pressent autour de nous, s’accroupissant sur la berge humide. Nous parlons bas, distraitement, les yeux incessamment attirés par la fleur de chair qui flotte entre les lotus. Une longue heure passe, l’impatience nous gagne ; des troupeaux rentrant au village remuent la vase du lac, ils boivent bruyamment, troublant la quiétude de l’heure par des mugissements prolongés. La pluie fine et mouillante recommence à tomber, la nuit descend à l’horizon : le crocodile ne viendra pas aujourd’hui.

Le Prince Muna m’annonce qu’il faut rentrer à Moorshidabad en chasseurs désappointés, mais résignés ; il se débarrasse de son fusil et murmure simplement : « kismet » (c’était écrit).