Page:Fayol, Henri - Administration industrielle et générale, 1917.djvu/176

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employés pour avoir de bons ouvriers, do bons contremaîtres, de bons ingénieurs, de bons agents supérieurs ? Combien sur les dispositions adoptées pour l’appareil administratif et sur les diverses manières do le faire fonctionner ?... C’est ce programme que je désirais présenter à la franc-maçonnerie de I. Harzéenlui demandant d’ajouter le domaine administratif au domaine technique. Je m’engage à apporter ma contribution. En attendant, pcrmettez-moi d’appeler votre attention sur une question de recrutement qui intéresse au plus haut degré nos deux grandes industries : on est d’accord sur la nécessité d’allier la théorie à la pratique dans l’éducation des ingénieurs ; mais c’est sur la question de mesure qu’on diffère. Les uns songent sans cesse à surcharger les programmes d’admission et les cours professés dans les grandes écoles industrielles ; d’autres pensent qu’on a déjà dépassé la limite do l’enseignement théorique nécessaire et qu’on fait perdre inutilement à l’élite de notre jeunesse un an ou deux qui seraient mieux employés dans la vie active. Je pense comme ces derniers. Certes, il ne s’agit pas de ralentir le zèle et l’ardeur des études scientifiques ; loin de là. Je trouve au contraire que l’Etat ne traite pas assez libéralement les savants, et je crois que l’industrie s’honorerait et se fortifierait en fournissant les subsides nécessaires pour perfectionner les laboratoires et pour débarrasser les savants des soucis de la vie matérielle. Je souhaite que ce mouvement se produise bientôt dans notre pays.

Mais il y a loin de là à vouloir que chacun de nos ingénieurs soit un savant, et, à la façon dont on augmente sans cesse les programmes, il semble vraiment que tel est le but visé. On ne l’atteint pas ; et d’ailleurs, c’est parfaitement inutile. Voulez-vous savoir quel est l’usage qu’on fait, par exemple, des mathématiques supérieures dans nos deux grandes industries ?

Eh bien, on ne s’en sert pas. Quand j’ai eu constaté 

cela pour moi-même, après une carrière déjà longue, je me suis demandé si je ne faisais pas exception ; j’ai pris des