Page:Fayol, Henri - Administration industrielle et générale, 1917.djvu/34

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Cela fait, il faudra résoudre le problème de l’enseignement.

Tout le monde a plus ou moins besoin de notions administratives.

Dans la famille, dans les affaires de l’Etat, le besoin de capacité administrative est en rapport avec l’importance de l’entreprise, et, pour les individus, ce besoin est d’autant plus grand qu’ils occupent une position plus élevée.

L’enseignement de l’administration doit donc être général : rudimentaire dans les écoles primaires, un peu plus étendu dans les écoles secondaires, très développé dans les écoles supérieures.

Cet enseignement ne ferait pas plus de tous ses élèves de bons administrateurs que l’enseignement technique ne fait de tous les siens d’excellents techniciens. On ne lui demanderait que des services analogues à ceux que rend l’enseignement technique. Et pourquoi ne les rendrait-il pas ? Il s’agit surtout de mettre la jeunesse en état de comprendre et d’utiliser les leçons de l’expérience. Actuellement, le débutant n’a ni doctrine administrative ni méthode, et beaucoup restent à cet égard débutants toute leur vie.

Il faut donc s’efforcer de répandre des notions administratives dans tous les rangs de la population. L' école a évidemment un rôle considérable à jouer dans cet enseignement. Dans les écoles supérieures, les professeurs sauront bien composer leurs cours le jour où l’administration fera partie de leur enseignement.

Il est plus difficile d’imaginer ce que doit être l’enseignement administratif primaire. J’ai fait à ce sujet un essai que j’exposerai sans prétention, convaincu qu’un bon instituteur saura mieux que moi extraire de la doctrine et mettre à la portée de ses élèves ce qu’il convient de leur enseigner.