Page:Feer - Contes indiens, 1883.djvu/135

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saisirent de lui et le conduisirent au roi. Le roi, fixant ses regards sur le serviteur, le questionna : — Cet ornement est à mon fils ; où l’as-tu pris ? où est mon fils ? — Cet ornement, grand roi, répondit l’homme, un brahmane appelé Devadatta me l’a remis pour le vendre, et je suis allé le vendre ; je ne sais rien de plus. — Dès que le roi eut entendu cette réponse, il envoya un messager, fit venir Devadatta en sa présence et questionna le brahmane : « Tu as remis cet ornement à l’homme que voici pour le vendre ? — Oui, répondit le brahmane, je le lui ai donné. — Et où as-tu pris cet ornement ? reprit le roi. — Je l’ai pris sur ton fils, répondit le brahmane. — Et où est mon fils ? demanda le roi. — Il est mort, dit le brahmane. — Et comment est-il mort ? reprit le roi. — Je l’ai tué, répondit le brahmane. — Le roi reprit aussitôt : Toi, un brahmane, un pandit savant et juste, pourquoi, sans avoir reçu aucune offense, as-tu fait périr l’enfant du roi ? — C’est par cupidité que cette mauvaise pensée m’est venue.

« Aussitôt le roi interrogea du regard ses conseillers. Les conseillers dirent : Grand roi, l’homme qui a fait périr les gens du roi,