Page:Feer - Contes indiens, 1883.djvu/136

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cet homme-là le roi le fait périr à l’instant même. Celui-ci a fait périr le fils du roi ; il est juste de le faire périr. Mais c’est un brahmane ; dégrade-le donc et bannis-le, avec son entourage, loin de sa demeure. — Le roi, se souvenant du service que le brahmane lui avait autrefois rendu, ne tint pas compte de la parole de ses conseillers ; il fit grâce au brahmane et donna l’ordre de le laisser libre.

« Le brahmane, voyant l’excellence du roi, fut très content ; il rentra chez lui, fit prendre un bain au fils du roi, le fit manger, lui fit mettre des parures et des ornements et l’amena en cet état dans le conseil du roi. À la vue de son fils, le roi éprouva la joie la plus vive ; il pressa son fils sur sa poitrine et dit au brahmane : Hé ! brahmane, dans quelle intention as-tu agi de la sorte ? Je ne puis le comprendre. — Je me suis demandé, répondit le brahmane, de quelle manière tu te sentais lié par le service que je t’ai rendu précédemment. C’est pour m’en rendre compte que j’ai fait cette action. — Aussitôt le roi donna au brahmane beaucoup de richesses et lui témoigna une vive satisfaction. Après quoi, le brahmane s’en retourna chez soi. »