Page:Feer - Contes indiens, 1883.djvu/173

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rités du chagrin de cette femme, il s’éleva à l’aide de ses souliers magiques, accompagné de Purandara, et se rendit à Pîtapur. Dès qu’il y fut arrivé, il se mît à chercher : non loin de cette ville était une épaisse forêt, où il découvrit la femme en pleurs. Au moment où cette femme fit entendre ses plaintes, à cet instant même, il s’avança à travers la forêt, dans la direction de cette femme, le glaive en main. Arrivé près d’elle, il vit un Râxasa, à la figure épouvantable, sans pitié, qui la battait à tour de bras. À ce spectacle, le roi Vikramâditya, ému de compassion, accabla le Râxasa de reproches et lui dit : Fi ! fi ! pervers Râxasa, qui bats une faible femme, quelle humanité y a-t-il en toi ? Viens, combats avec moi, si tu en es capable. — En entendant ce défi du roi, le Râxasa entra dans une colère excessive, il tenta de se battre avec le roi : après avoir lutté quelque temps avec le Râxasa, le roi le tua en lui tranchant la tête avec son épée. Immédiatement, la femme, aussi contente que pourrait l’être un mort qui aurait recouvré la vie, s’avança vers le roi, fit l’anjali[1] et adressa au

  1. Voir les récits 3 (p. 46, note 4) et 7 (p. 71, note).