Page:Feer - Contes indiens, 1883.djvu/205

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

guste Vikramâditya ne fut pas plus tôt entré dans le bois que le sanglier, en proie à une épouvante extrême, prit la fuite. Le roi se mit à sa poursuite. Après avoir ainsi franchi plusieurs bois, l’animal pénétra dans une forêt impraticable. Le roi l’y suivit et était près de l’atteindre quand le sanglier, ne voyant pas le moyen de se sauver, arrêté par la porte qui fermait la grotte d’une montagne élevée située dans la forêt, abattit cette porte d’un coup de boutoir et se lança en dedans. L’auguste roi Vikramâditya descendit de dessus son éléphant, s’arma de son glaive et de sa cuirasse et, avec son héroïsme sans égal, pénétra seul dans la grotte. Cette grotte était fort vaste ; c’était, pour ainsi dire, un pays (tout entier). Le roi fit toutes sortes de recherches sans pouvoir découvrir le sanglier. Il errait donc dans cette grotte, lorsqu’une ville dont il n’avait jamais entendu parler s’offrit à ses regards. Il y entra ; quand il fut dans cette ville, il aperçut une image de Nârâyana qui se tenait dans l’attitude du gardien de l’offrande. L’auguste Vikramâditya lui adressa divers éloges et révérences, lui fit le pradaxina et resta debout faisant l’anjali.