Page:Feer - Contes indiens, 1883.djvu/238

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quatre fils. Au moment de sa mort, ce marchand dit à ses quatre fils : Eh ! mes fils, après ma mort, restez unis, ne vous séparez pas. Les avantages de l’habitation en commun sont considérables : en s’aidant les uns les autres, des gens même peu nombreux peuvent mener à bien des entreprises irréalisables, de même que les herbes réunies et arrangées ensemble peuvent arrêter la pluie du ciel, tandis que ces mêmes herbes dispersées sont incapables d’arrêter la pluie ; au contraire, l’eau de cette pluie les détruit elles-mêmes. Restez donc en bon accord. Si le destin s’oppose à ce que vous demeuriez ensemble, j’ai enterré dans ma chambre à coucher quatre vases portant l’étiquette de vos noms ; vous les y trouverez et vous prendrez chacun celui qui est à son nom. — Après avoir donné ces instructions à ses fils, Dhanapati abandonna son corps.

« Au bout de quelque temps, les fils du marchand eurent entre eux une querelle ; ils se séparèrent et tirèrent du sol chacun le vase qui portait son nom. Ils regardèrent ; le vase de l’aîné renfermait de la terre ; dans la cruche du second, il y avait du charbon ; dans le vaisseau du troisième, des os ; dans