Page:Feer - Contes indiens, 1883.djvu/242

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l’armée de l’auguste Vikramâditya, la rendit stupide par un poison ardent, puis s’en alla. L’auguste Vikramâditya, voyant toute son armée hébétée, murmura les mantras du roi des Nâgas Vasukî, afin de ranimer les gens de son armée par l’aspersion de l’amrita. Vasukî, satisfait, donna l’amrita au roi et se retira. Le roi, muni de cet amrita, allait pour sauver son armée, lorsque, sur le chemin, il rencontra deux hommes envoyés par Çâlavâhana, qui lui demandèrent cet amrita. L’auguste Vikramâditya avait pris l’engagement de donner à qui que ce fût ce qu’on lui demanderait. En conséquence, pour ne pas violer l’engagement pris, il donna l’amrita à ces deux hommes. — La véritable grandeur consiste à ne jamais agir contrairement à la parole donnée. Ainsi pensait l’auguste Vikramâditya, quand il était seul, sur le chemin. — C’est quand l’homme traverse l’océan du malheur difficile à traverser et le franchit par la force de la vertu déployée pour l’accomplissement des œuvres vertueuses, qu’éclate l’autorité du Çâstra. — Telles étaient les méditations du roi.

« Sur ces entrefaites, Vasukî, venant lui-même de la ville de Pâtâla, fit pleuvoir