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trace du pied d’un homme remarquable par des signes en forme de lotus, et se dit en lui-même : L’homme dont le pied a la marque du lotus est nécessairement un grand roi ; il faut donc bien que l’individu de qui proviennent ces traces, soit un grand roi : c’est évident ! Et cependant, si c’est un grand roi, comment donc viendrait-il à pied à l’entrée de la ville ? — Ce doute, troublant sa pensée, le préoccupait vivement.

« Sur ces entrefaites, un homme bien pauvre, portant sur sa tête une charge de bois, vint à passer. Le pandit remarqua que les deux traces de pieds, celles de ce pauvre et celles qu’il avait vues précédemment, étaient exactement pareilles, et il en tira la conclusion suivante : C’est à cet homme qu’appartiennent ces deux traces de pieds ; il n’y a pas de doute à cela ; mais quelle merveille n’est-ce pas que celui dont les pieds fournissent de telles empreintes soit un homme aussi pauvre ! — Ce problème le préoccupant, le pandit restait là l’air abattu.

« Sur ces entrefaites, l’auguste Vikramâditya s’approcha du pandit et, voyant son air abattu, lui fit cette question : Hé ! Brahmane, qui es-tu ? Pourquoi restes-tu assis ici ? —