Page:Feer - Contes indiens, 1883.djvu/304

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vient qu’on l’appelle Nature-racine. Ceux qui connaissent l’essence du Seigneur savent que ce monde, simple effet de la puissance du Seigneur, est semblable à un songe. Aussi le grand sommeil, après avoir fait la force du Seigneur, dit : Par la coopération d’une telle force, le Seigneur suprême sans qualités, sans activité, n’étant par sa nature que pure bonté, intelligence, félicité, aura en propre la science de toutes choses et toutes les autres qualités. Si l’on offre des hommages non-interrompus à un Seigneur suprême tel que celui-là et si l’on cultive ainsi la science pendant longtemps, c’est une cause de délivrance finale.

« L’auguste Vikramâditya, après avoir parlé de la sorte au sophiste, reprit ainsi : Hé ! sophiste, je te dirai le sens intime de tout le Çâstra ; écoute : De même qu’une mère, au moment où, pour faire cesser la maladie de son fils, elle lui donne à boire du jus d’herbes médicinales, astringentes, piquantes, acres, l’encourage par ces paroles : Hé ! mon enfant, quand tu auras bu ce jus d’herbes, je te donnerai des confitures et d’autres douceurs ; de la même manière que, en lui montrant la récompense,