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LE TIBET

Aussi l’élément chinois l’a-t-il fortement envahi.

La route de Lha-sa aux provinces chinoises de Sse-tchuen et de Yun-nan traverse le Khams. Cette route bifurque à Tsiam-do ; une branche se dirige vers le Sse-tchuen, l’autre vers le Yun-nan. La première est de beaucoup la plus suivie ; elle est souvent parcourue par des fonctionnaires et des courriers, indépendamment des caravanes marchandes. Aussi le gouvernement chinois y a-t-il fait établir, de place en place, des relais et des magasins de vivres. Mais la route est dangereuse ; il faut constamment traverser des montagnes couvertes de neige, franchir des précipices sur des ponts de bois souvent branlants et d’une solidité douteuse, côtoyer des abîmes où les animaux et les hommes roulent quelquefois malgré la sûreté du pas des mulets, des ânes et des yaks qui portent les voyageurs et les bagages.

Amdo. — La partie nord du Tibet oriental, qui forme l’extrémité nord-est de tout le pays, porte le nom particulier de Amdo (Khams-mdo) c’est là que se trouve le célèbre monastère de Koun-boum, peuplé de quatre mille moines, où vit le souvenir de Tsong-ka-pa. On y conserve un arbre né, selon la légende, de la chevelure du réformateur, lorsqu’on la lui coupa à l’âge de sept ans, pour faire de lui un moine. On prétend que chaque feuille de cet arbre porte l’image d’une lettre tibétaine.