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MŒURS. CARACTÈRE

mots différents selon la qualité des personnes ; il y a un langage respectueux et un langage vulgaire. Ainsi on dira pha, ma en parlant du père, de la mère d’un homme du commun, mais yab, youm s’il s’agit d’un grand personnage. Le lecteur aura peut-être remarqué que pha, ma rappellent le latin pa-ter, ma-ter et par suite les langues indo-européennes, tandis, que yab, youm font penser aux mots hébreux et arabes ab, om, et aux langues sémitiques. Je fais cette observation sans prétendre en tirer aucune conclusion.

Il y a une différence notable entre la langue écrite et la langue parlée, de même qu’il y en a une entre la langue actuelle et celle des livres sacrés. Depuis dix siècles que ces livres ont été écrits, la langue a dû se modifier. Celle de ces livres n’en reste pas moins la langue classique. Quant à celle qui se parle, elle varie de province à province, comme cela arrive dans tous les pays du monde.

La grammaire comparée du groupe de langues auquel appartient le tibétain n’est pas encore faite. On retrouve dans le tibétain plusieurs racines chinoises ; mais c’est surtout avec le birman qu’il paraît avoir de l’affinité, tant par l’existence de plusieurs racines communes que par le génie et la physionomie générale des deux idiomes. Malgré cela, ils sont notablement différents l’un de l’autre. Une étude approfondie fera très proba-