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MŒURS. CARACTÈRE

rectangulaires oblongues : les feuilles, non cousues, empilées les unes sur les autres, sont placées entre deux ais qu’on assujettit avec une courroie. Cette disposition n’est pas spéciale au Tibet, elle est indienne et indo-chinoise.

Le livre est respecté au Tibet ; mais on attache plus d’importance à l’acte mécanique de la lecture qu’aux choses lues, et plus de prix à l’imprimé lui-même qu’à l’acte mécanique de la lecture.

Littérature. — La littérature tibétaine est très vaste, mais surtout religieuse, et lettre close pour le vulgaire. Le Kandjour, recueil des livres sacrés distribués en cent ou cent huit volumes, le Tand-jour, composé d’ouvrages de tout genre, mais surtout de commentaires des ouvrages du Kandjour et formant un ensemble de deux cent cinquante volumes, en constituent, pour ainsi dire, la base. La plupart des ouvrages qui existent en dehors de ces deux compilations, les écrits de Tsong-ka-pa, par exemple, sont exclusivement religieux. Mila-ras-pa, ascète du xie siècle, improvisa des chants religieux qui eurent un grand succès et qui ont été conservés. Le recueil de ses chants et le récit de sa vie pleine de merveilles se partagent avec les récits des exploits des Tibétains dans leurs guerres contre les Chinois, les Mosso (peuplade du sud-est) et les Mongols, la faveur publique. Ces derniers récits sont fabuleux ; mais ils se rapportent à des faits de