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RELIGION. CROYANCES ET PRATIQUES

qu’une émanation ou une manifestation. Cet Adibouddha, les Tibétains l’honorent sous le nom de Vadjradhara (sk. porte-sceptre) qui est comme le maître suprême de toutes choses, surtout le chef des bons génies : on lui donne aussi le nom de Vadjrasattva, dont on fait d’ailleurs une personnalité distincte. La conception de l’Adi-bouddha est une tentative monothéiste propre au bouddhisme tibétain ou népalais.

Dhyâni-bouddhas ; Amitâbha. — Parmi les nombreux bouddhas dont l’existence est admise, il en est cinq auxquels on accorde une attention particulière. Ce sont : le bouddha historique, Çâkyamouni, ses quatre prédécesseurs et son prochain successeur Maitreya. Mais celui-ci n’est pas encore apparu, et les quatre autres sont tombés dans le sombre et mystérieux abîme du Nirvâna. On a donc imaginé cinq bouddhas qui en sont comme le reflet et avec lesquels on peut entrer en relation par la méditation profonde appelée Dhyâna (sk.). De là, le nom de Dhyâni-bouddhas (bouddhas de la contemplation), qui leur a été donné par opposition aux « bouddhas humains » (sk. Manouchi-bouddhas) dont ils sont l’image.

Ces Dhyâni-bouddhas ont chacun leur nom : celui d’entre eux qui correspond à Çâkya-mouni s’appelle Amitâbha (tib. Od-pag-med., éclat sans mesure) et aussi Amitâyouch (tib. Tsé-dpag-med, durée de