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MOINES ET LAMAS

Moines et nonnes. — La première classe est largement représentée au Tibet, chaque famille tenant à honneur de grossir par un de ses membres au moins cette multitude parasite. Les Tibétains se vantent d’avoir quatre-vingt-quatre mille prêtres, comme ils disent que leurs livres sacrés renferment quatre-vingt-quatre mille sentences : c’est un chiffre traditionnel. Le fait est que la proportion des moines tibétains est considérable. On en compte près de vingt mille à Lha-sa et dans les environs où les couvents sont, à la vérité, fort nombreux. On estime qu’il y en a un sur treize habitants dans le Ladak, un sur sept dans le Spiti. À part quelques exceptions, la vie monastique au Tibet ne répond guère à l’idéal bouddhique : ce n’est pas une vie de privation et de renoncement, c’est une vie d’abondance et de prospérité.

Les femmes peuvent aussi adopter la vie monastique, et il existe des nonnes au Tibet ; mais le nombre en est peu considérable.

Genre de vie. — Parmi ces moines, il en est qui vivent dans une retraite absolue, au sommet de quelque montagne, dans quelque caverne, n’en sortant que très rarement, et recevant leur nourriture au moyen d’un panier attaché à une corde. Quelques-uns vivent chez eux et sont domiciliés ; ils ont même la faculté de se marier. D’autres, au contraire, ne se fixent nulle part et voyagent,