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LE TIBET

Dalaï-Lama, de Lha-sa, le deuxième est le Pantchen-rin-pot-che, de Tachiloumpo. Les Mongols, malgré tout leur respect pour les deux dignitaires tibétains, ont voulu avoir le leur ; c’est le Guisontampa ou Taranâtha (sk.) qui réside chez les Khalkas au grand Kouren. Les Chinois, pour ne pas rester en arrière, n’en comptent pas moins de trois dans les couvents lamaïques de Pékin ; le principal est le Tching-lama. Tous les lamas précités sont de la secte jaune. La rouge n’a pas voulu être privée d’un si grand honneur ; mais comme elle est au Tibet dans un état d’infériorité, c’est au Boutan que trône son Grand-lama ; il porte le titre de Dharmarâdja (sk. roi de la loi) et réside à Tassissoudon.

Enfin les nonnes tibétaines ont aussi leurs renées. Telle est « l’abbesse » du couvent féminin du lac Palte, qui vient de temps à autre à Lha-sa, en grande pompe, recevoir les hommages de la multitude dans le centre du lamaïsme. Elle porte le nom singulier de Dordje-phag-mo (truie diamant) ; mais quelques-uns prétendent que phagmo (truie) doit être pris dans le sens de Yoginî nom de divinité, ou de Bhavanî, nom de l’épouse du dieu indien Çiva, dont cette prêtresse serait l’incarnation.

Nous entrerons dans quelques détails sur les deux pontifes tibétains.