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HISTOIRE. VOYAGES

révolution. La propagande, continuée par Khrisrong-dé-tsan (740-86), fit place, sous le règne de Langdarma, à une réaction terrible. Le bouddhisme proscrit disparut pendant un siècle environ.

Restauration. — Dans les xe et xie siècles, la persécution ayant cessé, le bouddhisme fut restauré par les efforts de quelques savants docteurs dont les principaux sont Djo-vo-aticha et son disciple Bromston. Les monastères se multiplièrent dans le pays.

Les Mongols. Phags-pa. — Les ravages commis par les Mongols au xiiie siècle n’atteignirent pas le Tibet. Gingis-khan respecta cette terre sacrée du bouddhisme, quoique lui-même n’eût pas adopté cette religion. Mais sous le plus éminent de ses successeurs, Khoubilaï-khan, un moine tibétain du couvent de Sa-skya, Mati-dhva-dja (sk. étendard de la pensée), plus connu sous le nom de Phags-pa (tib.) et appelé Pa-sse-pa par les Chinois, jouit d’un très grand crédit. Il fut même chargé par l’empereur d’inventer une écriture qui pût servir pour le chinois et les langues diverses de l’empire. Cet alphabet, emprunté à celui du Tibet, ne put vaincre la résistance des peuples et la force des choses plus puissante que la volonté des empereurs et des rois. La tentative n’en est pas moins curieuse. Du reste,