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LE TIBET

Phags-pa réussit à faire adopter le bouddhisme à Khoubilaï et au peuple mongol.

Décadence et réforme. — Cette période d’éclat fut suivie d’une décadence déplorable. Le bouddhisme allait se perdant. Alors survint la réforme de Tsong-ka-pa. La constitution du Lamaïsme actuel fut, comme nous l’avons dit, une des conséquences du mouvement inauguré par ce fameux docteur. Il reconquit au bouddhisme les Mongols qui, à la suite de la dislocation du grand empire fondé par Gingis-Khan, avaient abandonné cette religion, et dont le concours ne lui fut pas inutile dans la crise par laquelle il passa vers le milieu du xvie siècle.

Crise du xvie siècle. — Un roi du Tibet occidental, Tsan-po, prince impie, ennemi du lamaïsme, ou peut-être seulement ennemi de la secte jaune, et champion de la rouge, s’avança jusqu’à Digartchi et menaça Lha-sa. Le dalaï-lama appela à son secours Gouchi, chef des tribus mongoles du lac Bleu. Gouchi arriva avec ses troupes ; Tsan-po fut vaincu et tué en 1643. Le pontificat tibétain était sauvé.

Suprématie chinoise. — La conquête de la Chine par les Mandchoux créa de nouvelles difficultés au Dalaï-lama qui essaya de se maintenir en bons termes avec les nouveaux maîtres de ce vaste empire. Mais sa condescendance envers eux amena des dis-