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HISTOIRE. VOYAGES

§ 2. — VOYAGES.

Le Tibet étant un pays peu accessible, on compte les Européens qui l’ont visité d’une manière plus ou moins complète. Nous allons donner une idée de ces explorations.

Odoric. — Le premier de ces voyageurs est Odoric de Pordenone qui, entre 1316 et 1330, pénétra dans la capitale (sans doute Lha-sa), dont les murs étaient blancs et noirs, où l’effusion du sang était absolument prohibée, et où résidait un pape appelé abassi[1] par les habitants.

A. d’Andrada. — Trois siècles plus tard, un jésuite portugais, le P. Antonio d’Andrada, parti d’Agra le 30 mars 1624, y revint après un voyage de sept mois pendant lequel il s’était avancé jusqu’à Tchabrang dans le Tibet occidental. Il repartit, au commencement de juin 1626, pour la même destination ; il était encore à Tchabrang le 15 août 1626. On pense qu’il revint par la Chine. Chaque fois, il avait reçu un excellent accueil d’un roi qu’on croit être Tsan-po, celui qui joua

  1. Abassi paraît être la reproduction du mot tibétain Phags-pa (vénérable) qu’on a quelquefois transcrit Aphags-pa. C’était le titre de Mali-dhvadja, le Passepa des Chinois (Voir ci-dessus, p. 87.)