Page:Feller-Weiss-Busson - Biographie, 1847, Tome 7-8, SOUB-ZURB.djvu/1078

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considérable. Mais ayant été défait par Acomat, général de l’armée de Bajazet, il se retira en Egypte, puis en Cilicie, et de là en Lycie. Ne trouvant aucun asile assuré, il demanda une retraite au grandmaitre de Rliodes, où il fut reçu magnifiquement au mois de juillet 1 i82 [voy. Albisson, Pierre). Il en partit le i" septembre suivant pour venir en France- Il y fut gardé dans la eommanderie de bourgneuf, sur les confins du Poitou et de la Marche, et y demeura jusqu’en l’an 1489, époque oîx il fut livré aux députés du pape Innocent VIII, et conduit à Rome. Alexandre VI le livra en 1495 à Charles VIII , et il mourut peu de temps après. On dit que ce pape avait eu soin de le faire empoisonner, de peur que la France n’en tirât quelque avantage ; on ajoute qu’Alexandre avait reçu de Bajazet une grande somme d’argent pour faire périr ce prince ; mais quoique ce pontife fût capable de forfaits, c’est sans fondement qu’on lui attribue celui-ci ; quelques auteurs accusent les Véuiliens de ce crime, mais sans raisons plausibles ; et d’ailleurs le prince étant au pouvoir de Charles, le soupçon du poison, s’il avait lieu, devait naturellement tomber sur lui , vu surtout qu’il ne le rejetait sur personne. Zizim avait l’esprit vif, l’âme noble et généreuse, de la passion pour les lettres aussi-bien que pour les armes. « On a prétendu sur de faibles )) preuves, dit l’abbé Bérault, qu’il mourut chrétien. .Malgré son affection pour les nations chrctiennes, et particulièrement pour les chevaliers » de Rhodes, il avait toujours paru fort attaché à » la loi de Mahomet. « Il laissa un fils nommé Amurat, qui embrassa le christianisme, et se retira à Rhodes. Après la prise de la place, ce prince infortuné s’était caché , dans l’espérance de se sauver, dans le vaisseau du grand-maitre. 11 fut découvert et mené à l’empereur Soliman , qui le fit aussitôt étrangler en présence de toute son aimée , avec ses deux enfants mâles. Deux filles qu’il avait furent conduites au sérail de Constantinople.

ZIZIME fut élu l’an 82i par la noblesse romaine pour succéder au pape Pascal " , tandis que le clergé et le peuple nommaient Eugène 11 ; ce qui aurait causé un schisme, si l’empereur Lothaire n’était venu à Rome, où il appuya l’élection d’Eugène , et obligea Zizime à se relirei-. ZOÉ CARBONOPSINE , 4= femme de l’empereur Léon VI, avait une vertu mâle, un esprit élevé, un discernement juste, et la connaissance des affaires. Elle accoucha, en 903, de Constantin Porphyrogénèle. Ce prince étant devenu empereur, en 9)2, Zoé, chargée de la tutelle de son fils et de l’administration de l’état, choisit des ministres et des généraux capables de la seconder. Après avoir dissipé la révolte de Constantin Ducas, elle fit la paix avec les Sarrasins, et força les Bulgares par des victoires

i rentrer dans leur pays. Elle ne fut pas aussi heureuse

contre les cabales des couitisans ; elle fut exilée de la cour par son fils, et mourut dans sa retraite. — Il ne faut pas la confondre avec ZoÉ, seconde femrne du même empereur Léon VI , qui fut couronnée impéiatrice pendant que Théophane, la légitime épouse de Léon, était encore eu vie. Elle était fille du général Slylien , et mourut après 21 mois de mariage , en 893.

ZOÉ, fille de Constantin Vlll , née en 978, fut ambitieuse, débauchée et cruelle. On la donna en mariage à Argyre, qui obtint le trône impérial après la n)ort de son beau-père, en 1028. Zoé s’étant dégoûtée de son époux , le fit étrangler dans le bain, et mit sur le trône un orfèvre, nommé Michel Paphiagonien, qu’elle avait épousé. Ce prince abandonna le gouvernement de l’empire à son frère Jean ; et Zoé adopta Michel, dit Calafates, neveu de son mari. Ce fils adoplif eut l’ingratitude de l’exiler [voy. Michel Calafates) ; mais en 1042, elle fut tirée de sa retraite pour régner avec sa sœur Théodora. Elle partagea ensuite sa couronne avec Constantin Monomaque, son ancien amant, l’honmie le plus scélérat et le plus débauché de la cour, et l’épousa en troisièmes noces, à l’âge de 6i ans. Elle mourut 8 ans après en 1030, souillée de crimes et en horreur à tout l’empire.

  • ZOÉGA (George), archéologue, né en 1733, a

Dahler, ville du comté de Schackenbourg, diocèse deRipen, en Jutland, acheva ses études à Goettingue. Après avoir visité les principales universités de l’Allemagne, de la Suisse et de l’Italie, il vint se fixer un moment près de son père , pasteur de Maegellondern, près deTondern. En 1778, il accepta une place de précepteur à Kierterainde, petite ville sur la côte orientale de l’ile de Fuhnen. Il la quitta bientôt pour accompagner, en qualité de gouverneur, un jeune gentilhomme, qui devait parcourir l’Allemagne, l’Italie, la France et l’Angleterre. Avant d’enlrcprendie ce voyage, il fit un séjour d’ime année à l’université deGœttingue, où il revit Heyne, qui avait été son maître. Zeéga partit en 1780, et revint après avoir traversé la Hesse, le Palatinat, la Souabe, la Bavière, le Tyrol, la Carinlhie, quelques parties de l’Italie, et séjourné à Rome. La mort du père de son compagnon de voyage l’ayant rendu à son indépendance, il retourna auprès de Heyne, dont il devint l’ami, et qui le fortifia dans son amour pour l’archéologie. Le ministre danois Guldberg, après l’avoir chargé de la classification et de la publication du médailler de Copenhague , lui fit entreprendre , aux frais du roi , un voyage numismatique. Zoéga partit en 1782, consacra plusieurs mois à explorer le riche musée de Vienne, et se lia dan.>i cette ville avec Gararnpi , nonce du pape, sous ie^ auspices duquel il fut introduit, à son arrivée i Rome, en 1785, dans le palais de Borgia , depuis cardinal, et alors secrétaire de la Propagande. Ce fut à Rome que Zoéga épousa une jeune ilalieune, dont il n’obllut la main qu’en embrassant le catholicisme, circonstance qu’il crut devoir tenir secrète, pour ne pas encouiir la défaveur du gouvernement danois et les reproches de son père. En 1784, ayant appris la chute du ministre Guldberg , son protecteur, il se décida à avouer au nouveau ministère son abjuration ; loin d’éprouver une disgrâce comme il le craignait, il fut maintenu dans sa position, qui s’améliora même par sa nomination à Ja place d’interprète de la Propagande pour les langues modernes. Maljjré le mauvais élut de sa