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de savantes notes, Amsterdam, 1710, in-fol. L’édition de Kufter a été réimprimée à Leyde en 1760, en 2 vol. in-4o, par les soins de Burman, cum notis variorum ; mais cette réimpression, quoique bien exécutée, n’a rien diminué du mérite de l’édition originale. Les Comédies d’Aristophane sont : le Plutus , les Oiseaux, toutes deux contre les dieux & les déesses ; les Nuées contre Socrate , où la vanité & le genre de fanatisme propre à ce philosophe ne sont pas mal joués ; les Grenouilles ; les Chevaliers ; les Acarniens ; les Guêpes; la Paix ; les Harangueuses ; les Femmes au sénat & Lysistrate. Nous avons une traduction françoise du Plutus & des Nuées, par Mad. Dacier, & des Oiseaux, par Boivin le cadet. M. Poinsinet de Sivry a donné le Théâtre d’Aristophane traduit en français, partie en vers, partie en prose, Paris, 1784, vol. in-4o & in-8o. Aristophane florissoit l’an 389 avant J. C.

ARISTOPHANE, de Byzance, disciple d’Eratosthene, & célèbre grammairien , mérita la place de surintendant de la bibliothèque d’Alexandrie, que le roi Ptolomée-Evergete lui donna. Il mourut dans un âge fort avancé, vers l’an 220 avant J. C.

ARISTOTE, surnommé le Prince des Philosophes, naquit à Stagyre, ville de Macédoine, l’an 384 avant J.-C. Son père Nicomachus était médecin, et descendait, dit-on, d’Esculape. Aristote l’ayant perdu fort jeune, dissipa son bien, se livra à la dibauche, prit le parti des armes et les quitta

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ensuite pour la philosophie. L’oracle de Delphes lui ordonna, à Athènes ; il s’y rendit, entra dans l’école de Platon, et en fut, l’âme et la gloire. On dit qu’il fut obligé, pour vivre, d’exercer la pharmacie. Continuellement livré au travail, il mangeait peu, et dormait encore moins. Diogène Laërce rapporte que, pour ne pas succomber à l’accablement. du sommeil, il étendait hors du lit une main, dans laquelle il tenait une boule d’airain, afin que le bruit qu’elle ferait en tombant dans un bassin le réveillât : mauvaise pratique, car l’homme qui ne dort pas, n’a pas l’esprit assez calme pour agir et écrire avec sagesse ; mais on ne risquera rien de croire que c’est un conte, semblable à d’autres anecdotes de ce genre, qu’on s’est plu à répandre sur le compte des hommes célèbres, comme si le ridicule et l’absurdité pouvaient être pour quelque chose dans les titres à la gloire. Du reste, il faut avouer que celle des philosophes s’est nourrie quelquefois de ces ignobles ressources. Après la mort de Platon, Aristote se retira à Atarne, petite ville de la Mysie, auprès de son ami Hermias, usurpateur de ce pays. Ce prince ayant été mis à mort par ordre du roi de Perse, Aristote épousa sa sœur qui était restée sans biens. Quand Alexandre-le-Grand eut atteint environ 14 ans, Philippe son père, appela Aristote pour le lui confier. La lettre qu’il lui écrivit à l’occasion de sa naissance, fait honneur au prince et au philoso-

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