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filles se pendirent de désespoir avec leurs ceintures.

ARISTOXENE, de Tarente, en Italie, s’adonna à la mufique & à la philofophie, fous Alexandre-le-Grand, & fous fes premiers fucceffeurs. Des 4< ; 3 volumes, dont Suidas le fait auteur, il ne refte que fes Elénuns harmoniques ^ en 3 livres, qui efl le plus ancien traité de mufique qui foit parvenu iufqu’à nous. Meurfius le publia à Leyde, en grec, en 1616, in-4’. Il avoit déjà paru en latin avec les Harmoniques de Ptolémée par Antonin Gogavin, Venife, 1^61, in-4*’. L’ouvrage d’Ariftoxene reparut bien plus correft dans le Recueil des muficiens grecs de Marc Meibomius, a vol. in-4 « >, à Amfterdam, 16^2, avec de favantes notes. ARIUS, roi de Sparte, fit alliance avec Onias, grandprêtre des Juifs, & lui écrivit une belle lettre dans une feuille quarrée, & fcellée d’un cachet où étoit empreinte la figure d’un aigle qui tient un ferpent dans fes ferres. Il lui faifoit favoir qu’ils avoient trouvé dans leurs archives, que les Juifs & les Lacédéraoniens n’avoient qu’une même origine, étant defcendus d’Abraham ; & qu’ainfi ils devoi « nt n’avoir que les mêmes intérêts ( Voye^ le premier livre des Machabées, chap. 12). ARIUS, père des Ariens, naquit en Lybie, ou félon d’autres, à Alexandrie. Achillas, évêque de cette ville, le fit prêtre dans un âge affez avancé, & le chargea de la prédication, & du gouvernament d’une de fes églifes. Son A R ï 341 éloquence, fes mœurs aufteres, fonairmortifiéfembloient le rendre digne du facré miniftere ; mais fon ambition le perdit. Après la mort du faint évêque Achillas, le prêtre Arius, irrité de n’avoir pas été fon fuccefTeur, combattit la doctrine catholique fur la divinité du Verbe. Il foutenoitque le Fils de Dieu étoit une créature tirée du néant, capable de vertu 6c de vice ; qu’il n’étoit pas véritablement Dieu, mais feulement par participation, comme toutes les autres à qui on donne le nom de Dieu. En avouant qu’il exlftoit avant tous les fiecles, il afErmoit qu’il n’étoit point coélernel à Dieu. S. Alexandre, évêque d’Alexandrie, l’anathématifa dans deux conciles en 319 & en 321. L’héréfiarque, retiré en Paleftine, gagna des évêques, parmi lefquelsEufebe de Nicomédie & Eufebe de Céfarée furent les plus ardens { Quoique ce dernier trouve quelques défenfeurs parmi les critiques). Arius travaiiloit en même tems.î répandre fes erreurs parmi le peuple ; il les mit en chanfons ; fon poëme, intitulé, 7/ ; <7/itf (nom emprunté d’une pièce eftéminée de Sotade, poëte Egyptien), compofé fur des airs infâm « s, n’eft qu’un tiflu d’impiétés & de louanges fades, qu’il fe donnoit à lui-même. Eufebe de Nicomédie affembla un concile formé de la plus grande partie des évêques de la Bithynie & de la Paleftine, qui leva l’excommunication prononcée contre Arius. Il voulut aufîi taire entendre à Constantin que cette queftion n’étoit qu’une Y3