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„Ne vois-tu pas ce gros nuage
Qui marche et s’avance vers nous ?
Allons, laisse là ton ouvrage,
Et viens dormir sur mes genoux.“

Elle obéit ; elle sommeille.
L’orage ébranle sa maison.
Mais quand sa mère la réveille
Le soleil brille à l’horizon.

Alors sa tête se relève,
Elle écarte ses longs cheveux ;
Sa tristesse n’est plus qu’un rêve,
Et l’enfant a repris ses jeux.

Puis elle va mouiller dans l’herbe
Sa robe et son petit soulier,
Pour voir de près l’arbre superbe
Que la tempête a fait plier.

Ou ramasse les coquillages
Que l’eau du torrent balaya ;
Tout l’amuse… jusqu’aux ravages
De l’orage qui l’effraya.