Page:Femmes-poëtes de la France, éd. Blanvalet, 1856.djvu/142

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Son âme n’est plus oppressée,
Rien ne résiste à ses désirs ;
Et de sa souffrance passée
Il ne reste que des plaisirs.

Ô joyeuse enfance ! heureux âge
Qu’un regard protège toujours !
Brillante saison, où l’orage
Est le seul chagrin des beaux jours !

Je veux ainsi couler ma vie.
Au sort je me résignerai ;
Par la tempête poursuivie,
Comme l’enfant je dormirai.

Poésie, ô sainte chimère,
Viens aussi garder mon sommeil !
Éveille-moi comme sa mère
Au premier rayon du soleil !