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Que les pauvres venant recevoir le Dimanche
L’aumône qui tombait de sa main frêle et blanche,
Et que la croix de pierre au coteau se penchant,
Qui la voyait prier chaque soleil couchant.
Cécile, ce doux nom, ce nom plein d’harmonie
D’une femme qui fut sainte par le génie,
Qui sentant dans son sein des arts le noble feu,
Y consumait son âme et l’élevait vers Dieu
Dans des chants qu’écoutait la terre recueillie,
Mais qu’elle dérobait au monde où tout s’oublie,
Pour aller dans les lieux au Seigneur consacrés
Épancher son génie en des hymnes sacrés ;
Cécile était son nom, et, comme sa patrone,
Elle savait des chants pour Dieu, pour la madone,
Pour les saints du hameau qu’on chômait chaque mois ;
Et quand près de l’autel elle élevait la voix,
Aux accens échappés de cette âme angélique
Qui peignaient sa candeur dans un pieux cantique,
Les naïfs habitans du village, à genoux,
Disaient : „Un séraphin est venu parmi nous !“

. . . . . . . . . . . . . . . . . .

Un soir près du foyer qui chaque jour rassemble

Et l’aïeule et la mère et les deux sœurs ensemble,
D’un tissu précieux nuançant les couleurs,