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Sur l’autel du vrai Dieu tu plaças des idoles ;
Tu t’enivras de voluptés :
Ton châtiment est juste, et le Dieu des batailles
Pour l’exemple du monde a brisé tes remparts,
Tes ennemis de toutes parts
Accourent à tes funérailles.
Sion trahit son Dieu, Dieu punit les ingrats.
Soleil, cache-moi ta lumière :
O mes pleurs, ne tarissez pas,
Mouillez jour et nuit ma paupière.

O coteau d’Engaddi, doux sommet du Carmel,
Qui versez à grands flots le vin, l’huile et le miel,
Je ne reverrai plus vos ombrages propices !
La main de l’étranger cueillera vos moissons ;
Le sang rougira ces buissons
Où les roses d’Eden entr’ouvraient leurs calices.
Lieux sacrés, loin de vous on nous entraîne, hélas !
Soleil, cache-moi ta lumière :
O mes pleurs, ne tarissez pas,
Mouillez jour et nuit ma paupière.

Cependant Dieu l’a dit (il n’a jamais trompé) :
Juda qu’en ce moment sa colère humilie,