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LE SKI

du bois et qui s’est desséché en forme de petites bulles.

Des skis préparés de cette façon collent rarement si on observe encore ce qui suit :

Lorsqu’ils sont plus chauds que la neige, cette dernière fond au contact du bois, il en résulte une couche de glace et le collage commence. Donc, celui qui met ses skis immédiatement au sortir de chez lui peut être sûr que « ça ne glissera pas ». Aussi faut-il avant tout qu’ils soient suffisamment refroidis.

Mais très souvent, la neige colle aussi parce que certains skieurs ne laissent pas leurs skis sur elle et les soulèvent à chaque pas comme une raquette : on doit glisser mais non marcher. La différence de température entre la neige et l’air s’élève souvent, surtout dans les environs du zéro, à 1 degré ou 1 degré 1/2. Elle peut suffire pour faire naître sur la surface glissante, et sous l’action persistante de l’humidité, une couche de glace. En outre, le glissement empêche le « collage » de la neige, parce qu’il arrache facilement du bois graissé une couche de glace même assez forte.

Un mélange intime et en parties égales de goudron végétal et de suif, fondu à plusieurs reprises sur les skis, avec une lampe à souder, produit un effet analogue mais plus énergique que celui de l’huile de lin. C’est là le meilleur des moyens employés par les Norvégiens contre cet inconvénient. Il a l’avantage de tenir presque tout l’hiver et aussi de ne pas rendre la montée plus pénible.

Si le fart a rendu les skis trop glissants et si l’on recule trop facilement, il vaut mieux durant un certain temps gravir la pente au moyen de pas en escalier que de saisir de suite son couteau pour gratter la cire. La neige se charge de vous débarrasser de l’excédent avec beaucoup plus de mesure.

Tous les graissages préparés ont un inconvénient, que ce soit le fart ou une graisse liquide que l’on place légèrement sur le ski, puis que l’on étend et que l’on polit avec un chiffon : ils ne tiennent pas longtemps, ni les uns ni les autres. En particulier la cire liquide n’existe souvent déjà plus au bout d’une demi-heure. De temps en temps il faut avoir recours à ce moyen, mais seulement quand il est impossible de faire autrement.

Il y a, d’ailleurs, de la neige avec laquelle tous les moyens

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