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ELLE COLLE !

émotions sportives, un mince et léger tapis de neige nouvelle, pulvérulente, recouvrant une vieille neige mouillée ; ces deux couches doivent avoir bien gelé ensemble, et comme nec plus ultra il doit y avoir par-dessus un soupçon de neige fraîche. Celui qui ne se déclare pas pleinement satisfait dans ce cas est sans espoir perdu pour le ski.


Elle colle ! — Les visages tristes et lamentables des gens, surtout des débutants, qui, dès le matin sur leurs skis, sont devant leur hôtel et se disent les uns aux autres, avec une visible mauvaise humeur, « Elle colle ! » rappellent l’exclamation dépitée de l’enfant : « Plume pourquoi n’écris-tu pas bien ? » Tous sont convaincus que la neige est seule coupable et ils considèrent comme une ironie vivante le skieur exercé qui, malgré la neige collante, file joyeusement devant eux.

« Que font donc ces gens-là ? » dit une dame qui commence à douter d’elle-même et, moitié indignée, moitié nerveuse, suit du regard celui qui va gaiement là-bas. Ce n’est pas difficile d’apprendre ce que font ces gens-là, seulement il faut s’en donner la peine. Celui qui préfère, par exemple, chaque fois qu’il aura à boucler ses skis, faire chercher un garçon d’hôtel, se plaindra souvent de la neige collante.

La première chose à faire est de graisser les skis ; un ski colle si l’humidité qui se forme au-dessous de lui gèle rapidement et la neige adhère à cette mince couche de glace. Naturellement ce fait se produit plus facilement encore lorsque l’humidité peut pénétrer dans le bois et congèle sa partie inférieure. La meilleure façon d’empêcher ce résultat est d’imprégner le plus intimement possible le bois d’huile de lin mélangée de pétrole dans les proportions de 2 à 1. Le bois absorbe davantage à chaud qu’à froid.

Cette opération doit être effectuée d’abord au début de l’hiver, puis plusieurs fois dans la saison.

On place l’huile sur le ski, maintenu horizontalement sur deux chaises. Après plusieurs heures, et avant de passer la couche suivante, on ôte doucement, avec un morceau de verre ou une lame d’acier, ce qui n’a pas pénétré dans les pores

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