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LE SKI

Les essences qui conviennent le mieux sont le frêne et l’hickory.

On peut utiliser aussi, suivant les régions, et pour les skis de qualité secondaire, le sapin, l’acacia ou le bouleau.

Mais, quel que soit le bois employé, il faut avant tout que les souches choisies soient belles et bien sèches. Cette dernière condition est essentielle, car le bois trop vert, qu’on doit laisser sécher très longtemps, travaille ou se détériore facilement et laisse de nombreux déchets. Il est donc préférable d’abattre les arbres en hiver, au moment où la sève est moins abondante.

Ces souches sont débitées, autant que possible, en plateaux parallèles. Les pièces que l’on prendra de préférence seront sans défauts, sans nœuds et, comme elles doivent être aussi dures que possible tout en étant d’un grain régulier, on ne prendra ni le cœur ni les bords, le côté écorce étant utilisé pour la face glissante, et la partie la moins veineuse pour la spatule à cause de sa souplesse.

Enfin c’est au même plateau qu’on prendra les skis d’une même paire, afin que leur faculté de glissement soit égale.

Les plateaux, déjà bien secs, sont débités en planchettes ayant pour longueur celle des skis que l’on veut obtenir et dont la largeur et l’épaisseur sont peu supérieures aux plus grandes dimensions correspondantes de ces skis, soit environ 12 et 3 centimètres.

Ces planchettes sèchent pendant longtemps encore à l’air libre, puis on découpe celles qui ne sont ni gauchies ni piquées — ce qui arrive fréquemment pour l’hickory — suivant le gabarit du ski développé. On réduit en même temps l’épaisseur de façon convenable.

C’est alors qu’il faut donner aux planchettes les courbures correspondant au cintre et à la spatule, mais ce résultat serait impossible à obtenir si les bois restaient secs et cassants comme ils le sont au point de fabrication où nous sommes parvenus. Il faut donc les ramollir et on obtient ce résultat en les plaçant pendant quelques heures dans une étuve où on fait arriver de la vapeur d’eau surchauffée.

Au bout de ce laps de temps, ils sont devenus suffisamment malléables et on les assujettit sur une forme reproduisant les cour-

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