Page:Ferdinand Buisson - Sébastien Castellion - Tome 1.djvu/107

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DE L·HUMANlSME A LA RÉFORME. 89 · La correspondance des réformateurs nous montre en eftet at cette date même Farel occupé avec des négociants suisses de fairepénétrer a Lyon une traduction francaise du NOl.lVC&Ll_rl`CSt&l1lCl]t, « que seroyt un grand bien pour le païs de France, Bourgogne et Savoye ' ». En même temps que la propagande par le livre, il s’en était fait une autre non ·moins hardie — c’est le même arrêt de Chantilly qui l’atteste —-— « par de pernicieuses prédications mal sentant de la foy catholique >>, Ce mouvement de prédica- tions atteignit toute sa force quand la soeur du roi, Margue- rite, vint avec son frère s’établir ai Lyon au cloître de Saint- Just. De la elle envoya son aumônier Michel d’Arande « prescher purement l`Evangile >> dans tout le diocèse. Un tel exemple donné par l’aun1ônier de la cour délia la langue ai plus d’un prédicateur. Un dominicain célèbre, Amédée Meigret, eut le courage de prêcher a Lyon et a Grenoble des sermons qui lui valurent la prison, puis la censure de la Sor- bonne, et qu’il eût payés plus cher sans l’intervention de son frère Jean Meigret, président au Parlement de Paris, d`Érasme et de Marguerite ". Un autre, le cordelier Pierre de Sébiville, precha dans le même sens a G1·enoble, et, malgré sa très grande popularité, malgre l’appui du conseil de ville, futjeté en prison et n’en sortit que par l’abjuration (46 nov. 4524) “. Après la défaite de Pavie, l’intluence de Marguerite de- vait aller _s’effacant, et il ne resta bientot de ces p1·e1niers appels quîelle avait fait entendre qu’un echo sympathique, mais bien vague. Cependant, malgré leconcile provincial de 4528, la p1·opagande luthérienne subsistait, et elle grandit dans les années suivantes, au mépris des lettres patentes du 4 septembre 4529 contre « les hérétiques qui ont pullulé .a Lyon ». Les événements de Genève lui donnèrent bientôt un redoublement d’activité. L’évêque-prince de Genève venait de quitter son palais pour_ n`y plus rentre1· (44 juillet 4533), et I. licrminjnrd, l, 230. 2. Il parvint à s`ent’uir a Strasbourg, ou il mourut en 1528. (llcrminjard, ll, 4.)- \'oir, sur Aimé Meigret, les heureuses trouvailles de M.‘N. Weiss dans le Bull. de la Soc. d`hist. du prot. fr., 1890, p. 245 et suiv. · 3. Simples notes sur P. de Sébiville, par A. Prudhomme, archiviste de l'lsère. Bourgoin, . 1884,48 pm-s. .