STRASBOURG CHEZ GALVIN· 105 liberté qu’on y trouvait. Politiquement l’Empereur la ména- geait, respectant ses antiques franchises, tout autrement que le roi de France ne faisait celles de Lyon. Elle avait alors pour Stettmeiste¢·‘ l`illustre Jacques Sturm de Sturmecl;2. Au point de vue religieux, catholiques et protestants, évêque et « Magistrat >>, avaient déja pris le parti de vivre côte a côte en bonne harmonie. A l’éveque Guillaume de Hohenstein allait succéder dans quelques mois le doux et sage Erasme de Limbourg, celui qui, custode du grand chapitre, n’en avait pas moins recommandé aux magistrats protestants le grand pédagogue luthérien Jean Sturm et accepté la dédicace du drame joué pour l’inauguration du Gymnase protestant “. Strasbourg, en 1540, c`était « le point de rencontre des idées et des influences de l’Allemagne, de la Suisse, de la France et de l`Italie, l’asile ouvert ai toutes les pensées, le milieu savant, large, profond, sympathique ou s’élaborait la conciliation des systemes ‘ ». · Dans cette ville, le parti luthérien se distinguait dans un esprit de largeur que le reste du monde ne connaissait pas et qui ne devait pas durer. Il semble que, du premier coup, la Réforme ait trouvé la sa conception la plus compréhensive et la plus profonde. C’est alors que « reluisaient comme perles en l`Eglise de Dieu >> les Mathieu Zell, les Capiton, les Bucer, les Hédion, cette génération de théologiens qui voyaient plus loin que leur temps et que leur école. C’étaient des esprits de `la même famille que celui de Melanchthon 1 poursuivant, comme lui, une politique d’apaisement, ils devaient etre, COHIITIO lill, SOl1VCI'1l) IIIÉCOHHLIS (lt'} tous les p3l‘tlS 5. A cette époque, dit un écrivain dont la compétence égale ` 1. La ville avec ses dépendances était gouvernée et administrée par un magistrat com- posé de trois chambres, d`un grand et d`un petit conseil. Les Stcltmcislcr présiduient les assemblées du magistrat, c`est-a-dire les chambres des conseils réunis; ils détenaient le grand sceau de ln ville et signaient les actes. 9. ·· Urbis consulter, dignus dominari orbi. » (Joannis Sturmli consolatio ad senatum argentinensem de morte Jacobi Sturmii, 1553.) 3, Schmidt, Vie de Jean Slurm, in-8, 1855, p. 3S. 4, A. Viguié, Calvin zi Strasbourg, 1880, Paris, Fischbacher, broch, in-S, p. 9 et 10. 5. Es waren Münner von gebildetem Gesclxmack, rein mcnschlîelicm Sinn und tiefer Eiusicht. ' 'iu dus \\’esen der Religion; bei Allen war Liebe zum Frieden vorlxerrsehend, und so schrit- ten sic unahhîingig voran in der Umschatfung der Lehre, blos geleitet durch ihren freicn Geist, durch ihr edles Herz nud durch die Bibel. (\V. ltœhrich, Geschichte der Re/'ormation in Elsass, l'" Thcil, p. 29/i.)
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