·1°24` suimsricu cxsrunmou. n’eut pas de peine ài découvrir l’homn1e qu'il fallait en charger : il n`avait qu’a se rappeler son ancien professeur du college de la Marche, Mathurin Co1·dier. C`était alors en Franco le chef, inconscient peut—etre par modestie, mais incontesté, de la réforme des études. Cette réforme, il est vrai, n’en était qu`a ses premiers tatonnements; la France n’avait encore (en 1536) aucun établissement qui fut pour elle ce qu'était depuis un siècle pour les Pays—Bas le gymnase de Saint-Jérôme à Liège, depuis quinze ans pour l’Allemagne l'université de Wittem- berg· avec Mélanchthon. Le moment n’é'tait pas loin où, sous cette double inspiration, Jean Sturm allait fonder a Stras- bourg le Gymnase protestant (1537) dont nous venons de parler, et Claude Baduel a Nîmes le collège des Arts (1539). Mais 1·ien n’annonçait encore ces fondations, et le plus remarquable ou plutôt le seul essai de réorganisation'sco— laire, d’après les principes de la Renaissance, qu’eùt encore vu notre pays était celui d’André de Gouvéa. Ce savant por- tugais, << sans comparaison le plus, grand principal de France », comme l’appelIe son élève Montaigne, venait d’aller avec une petite colonie de professeurs, pris surtout_a Sainte—Barbe, restaurer le collège de Guyenne et Bordeaux (1531), ébauche plutôt que créé quelques mois auparavant par Jean de Tartas. C`était laque se trouvait, en compagnie de quelques maîtres d’élite, Mathurin Cordier. Fidèle a ses principes, Cordier se consacrait ai la partie la plus humble, mais la plus négligée de l’0euvre pedagogique, à l’enseig·nement des premiers élé- ments. Son curieux petit livre, le de C0w·2tp£2` sermoms emen- drttione, publié naguère (1530) par son ami Robert Estienne, avait été la première et signilicative p1·otestation humaniste contre les vieux errements, le manifeste de la nouvelle école : il annonçait la ferme résolution d`extirper des petites classes le latin de cuisine et des autres le latin de la scolastique. Depuis lors, Cordier, tenant a honneur de n’être rien d'aut1·e que « maitre de grammaire >>, s’appliquait ât créer cet ensei- gnement simple et solide de la grammaire, qu’il nous semble ·aujourd’hui impossible de ne pas mettre ai la base de tous les autres, mais qu’alors maîtres et élèves dédaignaient`avec'
Page:Ferdinand Buisson - Sébastien Castellion - Tome 1.djvu/142
Apparence