. LH COLLÈGE DE CENli]\'}<]. ’lÈtl5 Cordier a’oute <u’il en a « traicte et eonferé » avec Farel, J l qui, comme lui, est d’avis que les magistrats genevois « n’es— pargnent rien, pour avoir ung tel homme ». Cette lettre touchante est du 12 ma1·s 1541 ’. Les registres du Conseil nous apprennent comment elle fut accueillie 2 Mardy 29 marcii 1541. — Lettre cte Ncufehutet pour havoycr ung rëgent ct’esch0te. —- Maystre Corderius az rescript une missive contenant en ' icelle, entre les aultres choses, qu’il désire grandement l’l1onneur et Favanchement de laz gloyre de Dieu et de laz rée publicque, et, pour ce qu’il ast entendus les escholes estre destitués de régent, qu’il sçayt home · propice pour cella exercer, nommé Claude Budin, de Bourdeaulx en Gas- quognye, et que, si l’on le veult retire, il s`en ayderaz de son pOVOy6l`. —- Résoluz que maystre Pierre Vyret, prédicant, et les S“ Pertemps et Lambert ayent toute puyssance de confery ensemble et trove[r] tous les moyens qu’il seraz possible pour havoyer ledictz régent; et az este fayct mandement aut tressorier de deslyvrelr] pour l’al|er querre 39 ilo- rins. . On voit que l’intention de Viret et du Conseil est toujours . de mettre ai la tète de l`ecole un homme de grande valeur. Pourquoi Budin ne vint—il pas a Geneve? Nous l`ignorons. lfenipressement qu’avait marqué le Conseil a accueillir les propositions de Cordier ne permet pas de croire qu’on eut renoncé ît l’appeler. D`autre part, ce que nous savons de l Budin, par l`Hist0z`0·e du collège de Gztyemze de M. Gaullieur, nous le montre, at lepoque dont il s’agit, tres attaché ai Bor- deaux, dans une heureuse situation de fortune, et de plus, semble-t—il, disposé ai une grande prudence en matiere reli- gieuse, puisque, quatre ans apres, effrayé par le supplice de plusieurs de ses collègues dans l’enseignenient, il dicte un ' testament, en apparence au moins, parfaitement catholique. Quoi qu’il e11 soit, des le mois de mai 1541, on avait renonce, at Geneve, at l’espoi1· de faire venir Claude Budin et tout naturellement on en etait revenu ai une idee qui avait du se presenter, la premiere, a l’esprit de tous et particuliere- ment de Viret : l‘21pl]ClCI` Mathurin Cordier lui—mème. La re- ponse du digne principal était facile à prevoir : il ne pouvait V quitter son poste sans Vagrément des magistrats de Neuchatel, et ceux-ei, au premier mot de la requete, lui avaient « eoppé l. llermin_iard, \'ll, 5l. •
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