Page:Ferdinand Buisson - Sébastien Castellion - Tome 1.djvu/155

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LE COLLEGE DE GENE\’E· ` 137 même et de ses deux amis Farel et Vi1·et ‘. C’est enco1·e lui qui nous donne un détail de sa premiere entrevue avec Calvin, quand celui-ci, revenant de Ratisbonne, le trouva in- ` · stallé ai Geneve. ll ne l’avait pas revu depuis les douloureux événements que nous avons racontes. Le premier mot de — Calvin fut pour le remercier du dévouement dont il avait fait preuve alors : ce dévouement l`avait d`autant plus touché que Sébastien s’était conduit envers la maison de Calvin comme s`il en avait toujours fait partie, et cette remarque amena tout naturellement une allusion a l’incident de l’arrivée de Mme du Verger et au regret qu’il en avait eu 2. , Mais cette entrevue avec Calvin ne parait pas avoir alfermi le jeune principal; on pourrait presque croire le contraire, comme nous l`allons voir. Calvin était arrivé le 40 septembre : il y avaitjuste un an _ qu’on l’attendait. Des le 43 il se presente au Conseil et de- mande, avant tout, qu’une commission soit nommée pour arrêter, de concert avec les ministres, des << Ordonnances sur · l’Église et [le] consistoire ». Et immédiatement, au lendemain même de son retour, Calvin commence son œuvre. V _ Le retour de Calvin a Geneve, ce 11`était pas le triomphe d’u11 homme, c’était la victoire d’une idée, et cette idée s’an- · nonce, s’affirme, s’impose sans détour des le p1·emier 1no- ment, comme si Calvin avait tenu ir honneur de mett1·e im- médiatement ai l’épreuve, par sa propre sincérité, celle des hommes qui le rappelaient. Étaient-ils aussi décidés ai obéir qu’il l’était lui—meme a commander? Voila ce qu’il fallait savoir avant tout. Aussi seml>le·t—il, ai lire les registres du Conseil et les lettres intimes du réformateur, qui en sont le lumineux commentaire, qu’il ait` eu liate de poser la ques- tion et qu’il se soit fait un devoir de la poser entiere, nette, avec ses angles et ses arêtes vives, dans toute laspérité d’une logique qui ne veut rien dissimuler. C’est bien la ré- forme de la vie publique et privée dont il fait le premier — I. « .... Me posten istic ludo litcrurio przefcceritis et multum recusnntcm pertrnxeritis. tn et una duo tui summi umici et summœ in Snhnudia autharitatis viri concionatores. » (Seb. Caxtellionis Defcnsio, p. 353-54.) 2. et Et tu milxi pesten, Rntisponn revnrsus, de ille ofücio gratins cgisti tequepœnitere obs- cure signitîeasti qued me propter illnxn fœminum dome tua emisisses »» (p. 361).