Page:Ferdinand Buisson - Sébastien Castellion - Tome 1.djvu/157

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enfans; et de ce >>, ajoutait le projet, « esperons pourvoystrc en briefz ai l’ayde du Seygnenr ‘ >>.

Ainsi Calvin la aussi faisait ses conditions: il l1l3CGC tait pas le college imparfait tel (juill l’ava1t connu du temps de Saunier, a liépoque ou le pl`OSpGGtUS officiel disait : « Nous espérons que le temps viendra, aydant le Seigneur Dieu, que nous enseignerons en rhétorique et dialectique ’ >>; on voit qu’il se souvient du gymnase de Strasbourg et que son idéal est de realiser en son entie1· le programme de Jean Sturm.


Pour Yétahlissement (llllll rêvait, le jeune principal du col- lege actuel était-il un directeur assez éminent? Son nom suffirait-il a assurer le succes de l’institution? ll est naturel que Calvin en ait douté; Castellion du moins n’liesita pas. Des qu`il connut les projets du Réformateur, il ne songea qua s’etl’acer. Les registres du Conseil en font foi :

Lungdy 26 se tembris 1541. Muustre Bastien re cnt en nous escholcs. Lequelt az exposé comment il Past servye aux escholes par troys mois passé sans havoyer nul gage 3; et pour ce qu’il desyre ce retirer, az prier ln r fere uel ue récom ence. Sur quoy résoluz que ses despens soyent poyés az maystre Pierre Vyret, lequelt l’az sodier ‘, et oultre ce luy soyt; donné cinq escus soley.

Cette intention de résigner ses fonctions, outre les motifs de convenance personnelle que pouvait avoir Castellion, lui était en quelque so1·te dictée par les dispositions que prenait, Calvin et do11t notre jeune professeur ne pouvait s’ollusque1‘. Il savait que Calvin, guidé a la fois par un sentiment bien naturel de gratitude pour son vieux maitre Mathurin Cordier et par la haute estime ou il le tenait, ne pouvait renoncer it l’idée de lui conlier la direction du college. Calvin n’avait certainement pas fait mystere de ce projet; il s’en etait entre- tenu avec Cordier lui-même et` avec Farel en passant a Neuchatel au mois de septembre. Si la négociation n’avait pas

1. Cette dernière partie de la phrase fut supprimïze par le Conseil, qui ln reiuplnçn pur lu formule : « Ce que nous voulons et ordonuons estre fuict >·.

2. L`0rdz·e et maniere tl’ensei_qner en la ville rie Genève. 1538, réimprimé pur M. Bétnnt ii la · suite de sa Notice sur le collège de Rive, 1866.

3. Déjà le 29 août, les registres portent qu’il « n’nst encore este nccordé de son gage, et de eellu ferc az esté donné charge aut S" Jehan Chnultemps et Porralis, lequel!. feront. relation de ce qu’il auront advise. rr

4. Paye, uvnncé.