Page:Ferdinand Buisson - Sébastien Castellion - Tome 1.djvu/246

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2*28 simasrnxu cixsranniox. Clilllllllïllll qu’avait si bien deviné Bembo: il se inéüe at cel égard tout autant de la nouvelle école que de la vieille sco- lastique; il a le gout des idées nettes, c’est toujours l’ancien capucin qui sait parler au peuple. Et d’aul.re part, c’est un ` moraliste mystique : il insiste sur les phénomènes intimes de la vie religieuse, ilse réfugie volontiers dans ce domaine ou le sentiment seul éclaire tout. La vraie foi, pour lui, n’est pas un acquiescement de l’intelligence, c`est un élan de tendresse et ilespérance, de conliance et de détresse, d`amour et de Cl`3.l11lC, une communion de liâlllû tout entière avec Dieu, qu’elle sent bien plus qu’elle ne le comprend : Quiconque croit par foy infusc « a le Saint-Esprit au cœur >>, comme dit saint Paul .... La foy humaine se change et se varie, elle croit tantost ceci, tantost cela, selon qu’elle est persuadée. Mais la foy infuse fait sentir à l’homme la bonté de Dieu de telle sorte qu’il est force de l'ayn1er et d’œuvrer en sa gloire. La foy humaine fait les hommes superstitieux, au lieu que la divine fait les hommes entiers, simples et purs. La foy humaine est comme une flamme peinte, que ne luist ne illumine ne ard et n’enllamme point. Mais l’infuse est une lumière de feu divin qui, en ardant, illumine. La foy acquise ne fait aucunement changer de vie ne de mœurs comme fait celle qui est infuse, laquelle te fait renaître et devenir lilz de Dieu ll Des pages comme celle—ci abondent dans les sernions d’Ocliino, et nous en retrouverons le souflle dans les écrits de Castellion. I Quant it leurs Cutretiells intimcs, I10uS C11 avons au moins UIIC ])ül‘ UDC lBttI‘C 011 llàllêtl SB l.I‘OU\'C (lïl11S l(‘S papiers de Castellion: c’est une vive attaque contre la théorie de la « foi aveugle » i’·. Tout plein de son sujet, Ocliino ne 1. Sermons très utiles de Ifcrnardin Occ/tin. traduits en hançais, l5Gl, in-S. p. 23-2-î. Nous avons cherche en vain quel pouvait être le traducteur francois de ces Sermons d`0chino. (Voir Bulletin de la Soc. d’ltis!0i1-c du prot. [rang., ·lSS9_ p. 223.) ‘ 2. On ne jugera peut-être pas sans intérêt de conserver le texte de cette lettre inédite qui se trouve ii la Bibliothèque de Bale (Archives ecclésiastiques, C. I, 2, Vnriorum Epistola: ad Seb. Caslcllioncm, p. 298). _ Se/mstimzo Castellioni, jrnlri obseruandissimo, Basileœ. Salute, etc. La fede è atto dell' intelletto, e lintelletto non ha altri atti scnon di conoscere. et perù la fente I: cognitione. Ilintelletto è potenza naturale et pero di necessita assentisee. dissentisce. 0 dubita, seconde la evidcnza delle cose che gli son presentate. Senza evidenza adunque non assenlisce et pero ne anchor crede. Per questo Paolo disse : la fede esser argo- mento, cio ù evidenzn di cose non apparenti all'occhio del corpo, alla ragione humana, ne nel modo, che a i bcnti, nm si ben’ nppariseono alla mentc rinovata per ispirito, et illuminatn