Page:Ferdinand Buisson - Sébastien Castellion - Tome 1.djvu/254

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936 SEBASTIEN cASreLm0N· gnages nous le lnontrent d’un tempérament ardent et d’un caractere entier. L,l1UI]l&l|liSlC amoureux (le Pantiquité se retrouve une dernière fois dans une jolie lettre en vers, de Voulté, qui le remercie de l’envoi d’une médaille romaine : Exesum ae vetus est, Iegitur tamen, atque videtur ..,. ' Barbata est facies, siguatum denique nomen Marci Antonini laurigerumque caput '. Mais dès qu’il est arrivé ài Genève pour servir tllvangile, Zébedee le sert en homme qui n’a guère souci de la mesure. Au début, il est plus absolu que Calvin lui—même 9 contre le catholicisme, contre le parti anticalviniste; bientot c`e:;t Zwingle qu`il admire: il dit de lui dans un poeme latin dont Calvin sloilusque 2 majorem spcwwe ne/`as “. Les Bernois, peu après la conquête du Pays de Vaud, l’avaient nonnné pasteur ài Orbe, après la mort du vieux mi- nistre aveugle Elie Corauld. Le contraste fut vif: les Memoires de Piewc/tem- nous en donnent l.`impression d’autant plus intéressante que c’est le journal d'un catholique qui assiste ài tout en témoin résigné et plein de bon sens: il nous montre le nouveau prédicant « homme roux et fort fiert » (il répète ailleurs « homme roux et cholere, bien superbe »), installant Sans ménagement le nouveau culte a la bernoise ‘, puis déployant un zèle iconoclaste dans un pays conquis ai frais. communs par Berne et Fribourg et ou par suite les deux cultes étaient encore en présence ‘: les Fribourgeois, qui pro- légeaient les catholiques, mettent la main sur le pasteur et l’obligent ài faire amende honorable avec une formule qui, parait—il, prenait a témoin la Vierge et les saints (JI542), fai- blesse cue ses collèeues ne lui Jardonneront as. De uis lors . . . .¤ . 1 P P . la situation n’ava1t fait ue s a=>·¤·raver; tantôt c était un oc 1. Vulteii Epigrammatn, 1537, in-S, p. 74. ~ 2, Opp. Calv., X, 437; XI, S7. Voir aussi Herminjard, V, 315. ` 3. Opp. Cale., XI, 24. 4. I|1em0i:·e.s de I'icr1·e/leur, p. ISG. Voir aussi, p. 201, une petite scène très vivement peinte. ite nouveau prèdicant avise a la porte de l‘église, par un dimanche de carême, ii deux petites fillettes qui sesjouissoyent et passoyent le temps au jeu de pierrettes », Il sort de sa chaire furieux, chasse les enfants et apostrophe violemment le pere; mais c`etait un homme consi- dérable du lieu, qui avait été « maître aux arts de Paris et si estoit. de bonne famille et renommée ii : il traduisit le pasteur devant le bailli bernois, qui obligea Zébédée a se ré- trneter publiquement. 5. Jléniofres de l'ierre/leur, p, 209-2Ii; — Opp. Cale., XI, p, 437.