. 238 sémsriun CASTELLlON· Apres sept 011 huit mois de désa1·roi dans le college, Calvin s`était décidé (24 février 1545) a 1·evenir p1·opose1· au conseil une démarche qu’il osait a peine solliciter, tant elle avait déja subi d’échecs : il s’agit de redemander encore une fois Ma- thurin Cordier ’. Cordier ajournait indéliniment sa venue. Le motif de ce refus lui fait tant d’l1onneur que le Conseil de Genève l11i— même n’insiste pas : les revenus ecclésiastiques s11r lesquels était entretenu le college de Neuchatel viennent d’ètre confis- qués par le prince. Ce 11`est pas le moment de <léserter, et le vieux Cordier explique au conseil « que pour son honneur il ne saurait bouger de la, jusques y soit mis ordre » (4 mai 1545). Apres quelques mois d’a.ttente, les choses tournent de la facon la PlllS imprévue. Les difficultés péc1miaires de_ Neu.- ehàtel se dissipent, il est vrai, et permettent Et Cordier de reprendre honorablement sa liberté. Mais dans l’intervalle le V recteur d11 college de Lausanne, Cornelius, meurt presque subitement. Les pasteurs réunis en synode a Vevey déci- dent de demander Cordier pour l11i s11ccéder. La négocia- tion dure plusieurs semaines e11tre Berne et Neuchatel, et enlin le 12 octobre 1545 Viret écrivait a Calvin : C07·dw·iu;: noster es!. Ainsi, Berne obtenait du premier coup, po1u· ses sujets de langue française, ce que Geneve avait tant de fois sollicité en vain. Tandis que le college de Lausanne, grace il cette bonne fortune, allait pouvoir se développe1· en paix, celui de Geneve était en p1·oie a des querelles qui désolaient Calvin. Deux sous-maitres s’y partageaient l’autorité ou plutôt: se dispu- taient la faveur des autorités, Charles Damont et François Déothée. Tant que l’o11 eruta la prochaine arrivée de Cordier, on patienta de part et d’autre, c’est—a—dire que des deux parts a on intrigua. V 1. Farel, sur les instances de Calvin (25 février), fait tout pour que cette fois Oki n'nit pas un nouveau refus I1 essuyer (lettre du 4 avril). Le conseil offre, outre la remise il neuf des batiments tant de fois décidée, deu: conditions nouvelles propres à lever tout obstacle : il alloue 21 Cordier « un gage de 50 florins de plus qu’i1 maître Bastien Chatillon »; il le pren- dra ·~ non pas pour régent, mais seulement pour étre le superintendumt et se donner garde desdites escoles ». (20 mars et t3 avril 15-15.)
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