Page:Ferdinand Buisson - Sébastien Castellion - Tome 1.djvu/281

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1>0EMEs- LA'l‘INS· ' 263 du xv1.° en France comme en Suisse comme enAlle1na ne 7 J —— nous ne parlons pas de l'Italic qui avait un siecle d`avance, -— considérez un etudiant quelconque : vous trouvez deux hommes en lui le a san et le lettre. Chacun d'eux arle v P y t P sa langue : le paysan parle francais ou allemand, en y mêlant force atois· le lettre arle écrit et ense en latin. La langue P v P > _ z: domestique, 'vcrnacula, faite pour les besoins inférieurs de la vie en orte la mar ue : l’ecolier avait ete tant de fois ’ . uni our l`avo1r em lo ée dans ses `eux au colle ·e rue P P_ Y J l l’étud1ant ne s’en servait guère que comme on se sert encore aujourd’hui en Allemagne et surtout e11 Suisse du dialecte local, ent1·e amis, entre compatriotes, comme pour resserrer l’intimité et le ressouvenir commun du village natal. Bevenait—il aux sujets sérieux`? Naturellement il reprenait le latin comme une autre langue maternelle, et elle l’était en · effet aussi bien ue llautre, mais our de lus nobles usa es. . P . . g Ce phenomene etait encore plus vrai de la poésie que de la rose. Tout homme a eté oete dans sa vie ne fùt·ce u’un 7 (I `our ou u’une heure. uand ce ra ion de oésie rinta- J_ _ _ 5 P P mère venait a lu11·e dans la chambrette d’un de ces braves étudiants que nous avons entrevus ai Strasbourg, a Lyon, it Genève, c’est en latin que de tres bonne foi ils exhalaient leur jeunesse et leur imagination. La plupart y étaient beaucou lus a l’aise ue dans leur idiome natal ue les P P . . t . oetes nationaux ne leur avaient as encore a ris a manier. P . . . Sauf la chanson joyeuse, ils réservaient leurs inspirations pour la muse latine. Les plus serieux, les plus épris du beau et de l'antique étaient précisément ceux qui s’apercevaient le moins du astiche : ils ne s’ima¤inaient as traduire et . . . . .== . . . P 1 de fa1t1ls ne traduisaient pas : 1ls inntaient, et toute la Renaissance a cru u'il n’ 1 avait as d’autre maniere de 5 P créer. A une époque où le latin était la seule langue de la corres- ondance courante non seulement entre les ens de lettres P . . . P = mais entre tous les hommes instruits de tous les pays, pour- quoi le latin n'au1·ait-il pas pu se prêter a l’expression des émotions vraies? Luther — Luther lui-meme, le plus primesautier des génies et le moins latiniste des hommes,