Page:Ferdinand Buisson - Sébastien Castellion - Tome 1.djvu/294

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Elio SEBASTIEN C»\STELLlUN· Et comme il faut toujours offrir aux enfants les formes les plus faciles, j’ai dispose les mots dans l’ordre naturel, et j’ni simplifié le Ian- gage pour le mettre a la portée de tous. J’appelle ordre naturel celui qui correspond à la construction grammaticale. ll se trouve surtout dans le français et l’italien, tandis que le grec et le latin, avec leur plus grande liberté d`inversion, presentent pour des enfants plus de difli- culte. · Par exemple : Ut nec medici, nec tm e1·at01·es,nec oratores, quanwis armee ta Jeree- P _ 1 P 1 perint, qniequam magna lande dignnm sme usa et caceroitatione eonsequi possnnt, sic of/toit conservancli prmcepta tradantar itla qaittem ut facia- mus ipsi ‘, sect ret magnitude usum qaoque eaiercitationemque desiderat 2. Cette phrase, ainsi donnée a l’enfant, lembarrassera beaucoup plus que si on la construit ainsi : 4 Ut nec medict, nec ·impcrat02·es, nec oratores passant consequi quicquam dfgnum magna lande, qaamvis perceperint prazcepta artis, sine usu ét earercitatione, sic praecepta of/icii conseruamti tradantur illa quidem ut ipsi faciamus, sed magnitude ret destdcrat usum qaoquc ea:erc'£lat£onemquc. C’est ce genre de construction que j’ai suivi dans ce petit livre pour l’une et l`autre langue; elle est moins élégante, mais plus appropriée a l’enseignement; car vouloir apprendre a l’éleve à parler élégamment avant delui apprendre a parler, c'est vouloir que l`enfant sache danser avant de savoir marcher. Si quelqu'un fait la remarque que ce sont la des procédés que tout maître d’école doit employer avec ses élèves, qu’il se représente que j’ai fait le maître d’ecole dans cet ouvrage; j’ai voulu descendre à la portée des enfants, et pour eux je ne rougirai de rien, pas même d’aller_ a cheval sur un baton. Ce dernier trait, cui ra telle Mathurin Cordier ne fait-il I L ¤ pas Sî1lSll‘ sur le vif Ce zèle pOur l'e11Selg11emeI1t des t0ut petits auquel on a toujours reconnu le pédagogue de voca- tion? L`opuscule, nous l`avons déja vu “, est dedie par Castel- lio11 au lils de son ancien compagnon d’études, Barthélemy Argenlier. Il l’adresse a l'enfant par une lettre de quelques lignes. « Adieu, mon cher petit Georges; salue en mon nom tCS })&11'OIltS et t0Il 1)l‘0fCSSClll‘ 'î, üllSSl îlll`CClllOtlS0l11OI1t (IUC ttt pourras. Bale, 4 janvier 1546. » L’idée de Castellion a été de détacher du livre IV des Anmmtés "mtaïa aes le chantre S : Bloocéio; szoltcstot ml. nâi; I ./ I l ‘l. lfautres lisent et fucimas fps:'. 2. Cette plirusc so trouve dans le de O/fciis, de Cicéron, liv l. chap. xviu. 3. Voir notre chap. Il, p. 34. 4. Nous ne savons pus qui etait ce maitre.