Page:Ferdinand Buisson - Sébastien Castellion - Tome 1.djvu/335

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. LA BIBLE LATINE. 3’I`l Et e11 même IOIDPS qu’il veut conserver la vivacité d’allure de l’original, il y veut aussi la plus rigoureuse exactitude. De ses deux traductions qui ont encouru tant- de critiques, on ne citera pas un seul passage ou il ait sciemment tiré a soi les textes, cherche a leur faire dire ce qu’iIs ne disent pas, ajouté ou' retranché un mot pou1· appuyer une de ses opinions. Il est Et cet égard plus de notre siecle que du sien. Il a horreur de ‘ la paraplirase, des a—peu-pres, de l‘expression enveloppee qui masque l`indéeision du sens. Sa t1·aduction peut ètre fautive, mais elle est partout la netteté et la précision memes. Elle poursuit toujours le mot propre et le trouve plus fréquem- ment qu`aucune autre. C`est ce qui a fait di1·e t1·es`judieieuse- IHOIIÈ ai un hon juge en matiere d`exégèse, le théologien ·l.—F. Buddazus, que cette traduction ne traduit pas Sêlllûlllûllt, _mais explique et éclaircit, souvent d’un mot ; « en certains endroits le texte seul de Castellion vaut un commentaire‘ ». Ces principes posés - et ils s’appliqueut également aux deux versions de la Bible, latine et française, — en quoi diffère Yexécution, d’une langue E1 l`autre? Le but est le même 2 les moyens seuls varient. lls va1·ient d’abo1·d en raison de la ditlérence des deux langues et de leur usage au XVIO siècle; ils . varient aussi parce que de la Bible latine à la Bible française, la pensée de Castellion a mûri : l’expé1·ience et la réflexion l`ont peu it peu modifiée. . . Essayons de rendre sensible au moins en quelques traits ce mouvement intérieur d’un esprit qui n’a cessé de travailler et de grandir, et comparons-le a lui·mèn1e en comparant ses deux grands ouvrages. IV ' LA niisrm LA1·1Ms Examinons-en la langue d’abord, puis le style. Au début de son travail etlorsqu’il écrivit son M oscs lallmls, Castellion était encore sous l’e1npire d’un 1·este de cicéronia- 1. J.-Fr. Buddmus, Historia ccclcaiaslica Vctcris Tcslazzzcnti, 1709, in-i.