Page:Ferdinand Genissieu - En prenant le thé (1868).pdf/145

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

127
Une nuit blanche.

— Ce n’est pas elle, répétions-nous en chœur, et ma petite femme, tranquillisée, reprenait une mélodie nouvelle.

Le thé vint et l’heure s’avançait ; nous reconduisîmes les amis à la porte, et contents de nous retrouver seuls, — dans notre solitude à trois —, nous regagnâmes doucement notre chambre.

— Bébé tousse un peu, madame, nous dit à demi-voix la bonne, au moment où nous passions le seuil.

Nos regards se croisèrent comme une muette interrogation.

— Ce ne sera rien, chérie, dis-je à ma femme en la voyant déjà toute troublée, — ne te tourmente pas. — Vous pouvez monter, ajoutai-je à la bonne ; si madame a besoin de vous, je sonnerai.

L’enfant dormait assez calme ; ses mains étaient peut-être un peu chaudes, mais…

— Elle est peut-être trop couverte, ajoutai-je en regardant ma femme ; — tu es fatiguée, chérie, va vite dormir, je resterai avec mon livre quelques minutes auprès du lit ; — dors bien tranquille.

— Tu m’éveilleras si elle n’est pas bien, bien sûr, n’est-ce pas ?