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Petite sœur.

projet d’avenir. Tu te souviens, quand, assis en face l’un de l’autre sur les genoux de grand’maman, nous écoutions ses bonnes histoires, — tu te souviens des beaux projets qu’elle formait sur nous deux. Elle sera si heureuse… C’était son vou le plus cher…

Elle s’était levée pendant que je parlais, et tous deux, nous tenant les mains, nous avancions vers la fenêtre.

— Il y a si longtemps que je t’aime, petite sœur, — et c’est si bon de te le dire enfin. Quel bonheur de t’avoir toujours près de moi, de t’aimer, de te gâter ! Nous serons si heureux nous deux… Je t’aime tant… Tu veux bien, n’est-ce pas ?

— Je ne sais pas pourquoi mes lèvres diraient non, quand tout en moi dit oui — et cependant je sais bien que je ne devrais pas te le dire… Mais si c’est mal, — tu me gronderas quand je serai ta femme…, ajouta-t-elle avec un charmant sourire.

— Cher ange !

— Tu m’aimais depuis longtemps, dis ?

— Oh oui !